Sortie le 11 décembre 2013
Zola est jeune, athlétique, gentil et cultivé. Il vit au Zaïre et cherche en vain, depuis trois ans, du travail. Il se décide, la peur au ventre, à quitter son pays de misère et embarque pour la France. Au bout du calvaire que représente la traversée sur une pirogue à moteur, il est accueilli par la douane espagnole, puis à Paris à l’aéroport par la police des frontières. Zone d’attente, centre de rétention, tribunal : mais là se produit un petit miracle. Il tient au juge un discours d’une telle dignité et d’une telle honnêteté qu’un permis de séjour d’un mois lui est accordé.
Du coup cette histoire, tristement banale pour ceux qui défendent les migrants, prend de la hauteur. Zola est une sorte d’ange, capable de révolte violente face à un patron qui le fait travailler sans le payer, face à l’injustice de la loi qui fait de lui un clandestin expulsable, capable aussi de confiance et d’amour.
Le film nous emmène des villes ruiniformes et des ports d’une Afrique sinistrée au métro, aux cafés et aux bidonvilles parisiens. Avec des rencontres, une famille rom qui l’accueille chaleureusement, une jolie fille dans un café… Un Paris prolo, pas raciste, à la fois nostalgique et moderne. Peu de dialogues, mais des chansons d’autrefois, Johnny, Les Chaussettes noires et Félix Leclerc qui chante : « Nous irons vivre ailleurs ».
Zola est une belle personne. Mais il est né dans un pays qui n’a aucun avenir à lui offrir et tente sa chance dans le nôtre qui est mieux doté, mais pas pour tout le monde. Loin de la méritocratie, dans ce monde sauvage. Selon que vous serez puissant ou misérable…
Nous irons vivre ailleurs
Fiction, 2012
Durée : 68 min
Réalisation : Nicolas Karolszyk
Production : Auberlywood
Distribution : La Vingt-cinquième heure