communiqué « défense du droits des femmes en Villeneuvois et Fumélois »

Contact :villeneuvesurlot@ldh-france.org  

communique de la section de la ligue des droits de l’homme 47

Droits de Femmes : Nous sommes alertés et inquiets.

L’impossibilité faite aux femmes du Villeneuvois et du Fumelois de pouvoir accéder au droit d’interruption volontaire de grossesse (IVG)  sur leur territoire est une atteinte grave à la légalité et à l’égalité.

Avec l’ensemble des acteurs du territoire, nous constatons la rupture d’accès au droit à l’(IVG, garanti par la loi, sur le Pôle de Santé du Villeneuvois (PSV) depuis le mois d’Avril 2022, entraînant une inégalité grave d’accès aux soins. Nous constatons que les femmes de la circonscription Villeneuve – Fumel sont obligées de se déplacer, à leur frais, jusqu’au centre hospitalier d’Agen, et même plus loin si les créneaux de prise en charge sur l’agenais sont complets. Nous constatons la mise en danger des femmes jeunes ou isolées, en particulier en situation de précarité, du fait du retard de prise en charge qui en découle.

L’AVORTEMENT EST UN DROIT FONDAMENTAL DONT CHAQUE FEMME DOIT POUVOIR BÉNÉFICIER !

En France, l’IVG est légale depuis 1975 et tout doit être mis en œuvre  pour que toutes les femmes qui le souhaitent aient accès à l’avortement dans de bonnes conditions et pour que soit pleinement reconnu le caractère inaliénable des droits sexuels et reproductifs. 

Nous exigeons des engagements fermes, des ressources humaines et financières dédiées pour que les droits des femmes soient respectés et que celles-ci  puissent, si elles le souhaitent, avorter librement, sans frais, et en toute sécurité !

Les droits des femmes à disposer de leur corps, le droit à la santé, les droits sexuels et reproductifs sont des droits fondamentaux. Ils concourent à la réalisation pleine et entière de tous les autres droits et à l’émancipation de toutes et tous !

Nous serons particulièrement attentif à l’évolution de la situation villeneuvoise et n’excluons pas de mobiliser nos ressources nationales pour soutenir les actions visant au rétablissement de ce service sur le territoire.

Pour la section Villeneuve sur Lot 47, le 24/01/2023

La Vie de la Section

APPEL CONTRE L’IMMIGRATION JETABLE ET POUR UNE POLITIQUE MIGRATOIRE D’ACCUEIL

Appel à mobilisation et à signature, signé par Patrick Baudouin, président de la LDH

Le NOUVEAU PROJET DE LOI ASILE ET IMMIGRATION DU GOUVERNEMENT conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des personnes migrantes. Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des obligations de quitter le territoire français (OQTF) et des interdictions de retour sur le territoire français (IRTF), dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de centres et locaux de rétention administrative.

Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive dont témoigne l’obsession des expulsions et l’inscription des sans-papiers au fichier des personnes recherchées. Les personnes migrantes sont déshumanisées et considérées uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”.

Alors que la dématérialisation prive de l’accès au séjour de nombreuses personnes étrangères, le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique…

LES DROITS SONT DE PLUS EN PLUS BAFOUÉS

Les droits protégés par les conventions internationales sont de plus en plus bafoués (asile, droit de vivre en famille, accueil des femmes et des personnes LGBTIA+ victimes de violences…) y compris ceux des enfants (enfermement, non-respect de la présomption de minorité, séparation des parents…). Les droits des personnes étrangères sont de plus en plus précarisés. 

L’attaque s’inscrit dans l’agenda global du gouvernement : chômage, retraites, logement, santé…

En 2006 déjà, nous étions uni-es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étranger-e-s en France sont considéré-e-s comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir.

NOUS APPELONS À LA MOBILISATION LA PLUS LARGE POSSIBLE SUR TOUT LE TERRITOIRE LES 4 ET 25 MARS PARTOUT EN FRANCE CONTRE LA LOI DARMANIN !

Samedi 4 mars :
PARIS 14h Château Rouge
CHARTRES 15h Place Jean Moulin
MARSEILLE AG publique
NANCY 12h30 Préfecture
PERPIGNAN 15h Place de la République
RENNES 11h Place de la mairie
SAINT-NAZAIRE 11h place des Droits de l’Homme
SÉTE 14h30 devant le CRA

Lundi 27 mars :
Réunion publique nationale à la Bourse du Travail à Paris et en ligne

La Vie de la Section

RETRAITES : NON À UNE NOUVELLE RÉGRESSION DES DROITS SOCIAUX

Communiqué LDH

Alors qu’inégalités et précarisation s’aggravent sans cesse, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ne peut que s’inquiéter de voir le gouvernement s’entêter à faire passer en force une réforme des retraites que l’ensemble des organisations syndicales et l’immense majorité des Françaises et Français rejettent.

Après les réformes du Code du travail, de l’assurance chômage, dans un contexte de détérioration continue des services publics, cette réforme du système général des retraites constitue une nouvelle étape vers la remise en cause de l’Etat social, avec l’obsession de réduire à la portion congrue le système de répartition afin que les compléments soient assurés par les mécanismes privés de capitalisation pour celles et ceux qui le peuvent.

Cette réforme, dont la nécessité économique est loin d’être avérée, aggravera les injustices sociales au détriment de celles et ceux ayant des carrières longues, pénibles et précaires, et notamment des femmes qui constituent l’immense majorité des précaires. Elle réduira également la possibilité d’arriver à la retraite et de la vivre en bonne santé.

Inacceptable dans son contenu, cette réforme interroge également en termes de méthode, avec une procédure amorcée par le gouvernement constituant un véritable déni de démocratie.

En effet, après une réforme du Code du travail par ordonnances, celle des retraites esquive tout débat public en utilisant une procédure législative accélérée (article 47-1 de la Constitution1) et en s’appuyant non sur un projet de loi ordinaire mais sur un projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificatif.

Ce choix n’a rien d’anodin car il permet au gouvernement de s’affranchir d’un véritable débat et de passer outre les droits du Parlement. Moins connu que l’article 49-3, dont le gouvernement a fait un usage abusif à l’automne, l’article 47-1 alinéa 2 de la Constitution permet de dessaisir l’Assemblée nationale au bout de 20 jours à compter du dépôt du projet de loi. Ensuite, le Sénat doit statuer dans un délai de quinze jours. Et, à défaut d’un vote dans un délai de cinquante jours, le projet peut être mis en œuvre par ordonnance.

Conjuguer de telles méthodes avec des mesures d’injustice sociale ne peut qu’accentuer la crise de confiance actuelle, qui met en péril notre démocratie et favorise les dérives vers l’extrême droite.

La mobilisation sans précédent qui se poursuit depuis plusieurs semaines à l’appel d’un front syndical uni est seule de nature à faire obstacle à une régression sociale inacceptable.

C’est pourquoi la LDH appelle les citoyennes et citoyens à se mobiliser et à manifester aux côtés des organisations syndicales.

« SI L’ASSEMBLÉE NATIONALE NE S’EST PAS PRONONCÉE EN PREMIÈRE LECTURE DANS LE DÉLAI DE VINGT JOURS APRÈS LE DÉPÔT D’UN PROJET, LE GOUVERNEMENT SAISIT LE SÉNAT QUI DOIT STATUER DANS UN DÉLAI DE QUINZE JOURS. IL EST ENSUITE PROCÉDÉ DANS LES CONDITIONS PRÉVUES À L’ARTICLE 45. SI LE PARLEMENT NE S’EST PAS PRONONCÉ DANS UN DÉLAI DE CINQUANTE JOURS, LES DISPOSITIONS DU PROJET PEUVENT ÊTRE MISES EN ŒUVRE PAR ORDONNANCE. »
La Vie de la Section

Annulation à Lyon d’une rencontre « trente ans après la signature des Accords d’Oslo » en présence de Salah Hamouri

Communiqué LDH

La ville de Lyon, par la voix de son maire, vient d’annuler la conférence, prévue le 1er février 2023, sur le thème « Trente ans après la signature des Accords d’Oslo, regards sur la Palestine », à laquelle devait participer l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, défenseur des droits de l’Homme, récemment expulsé contre son gré de sa ville natale de Jérusalem après des mois de détention administrative et des années de persécutions.

Alors que cette situation a été dénoncée par le président de la République française et sa ministre des Affaires étrangères, le maire de Lyon a fini par céder aux pressions, diffamations et menaces des propagandistes de la politique israélienne d’oppression du peuple palestinien, malgré une décision du tribunal administratif ayant rejeté en référé leur demande d’annulation de la conférence.

Devant ce déni flagrant des libertés de réunion et d’expression, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) rappelle que les droits de l’être humain sont universels et ne se divisent pas, et que ce n’est pas combattre l’antisémitisme mais au contraire le renforcer que d’interdire toute opinion critique sur les violations massives des droits des Palestiniens.

Elle demande au maire de Lyon de revenir sur une décision dangereuse pour les libertés et de permettre la remise à l’agenda de sa ville d’une rencontre importante pour l’information du public sur la question palestinienne.

Paris, le 31 janvier 2023

La Vie de la Section

REMETTRE L’HUMAIN ET LE DROIT AU COEUR DE L’ACTION DES CAF

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Plusieurs organisations de lutte contre la pauvreté et de défense des droits (Collectif “Changer de cap”, Secours catholique, Fondation Abbé Pierre, ATD Quart Monde, LDH, Apiced) ont rencontré le 17 janvier Nicolas Grivel, directeur général de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), et les responsables de plusieurs services pour leur présenter six propositions destinées à remettre l’humain et le droit au cœur de l’action des Caisses des allocations familiales (Caf).

En effet, ces organisations constatent chaque jour les conséquences désastreuses, à travers l’accompagnement de milliers d’allocataires des Caf d’une dématérialisation « hors sol » de plus en plus aux mains d’opérateurs privés et d’une gestion tournée vers la diminution du volume des prestations et les suppressions de postes, quoi qu’il en coûte humainement. Il en résulte une désorganisation des Caf, un non-recours accru des ayants droits les plus pauvres, une maltraitance institutionnelle des allocataires les plus vulnérables et une souffrance au travail de très nombreux agents des Caf.

Pour redresser la barre, six changements d’orientations majeurs, immédiatement et dans la prochaine Convention d’objectifs et de gestion liant la Cnaf et sa tutelle, doivent être apportés au fonctionnement actuel :

– sortir de l’illégalité des pratiques et des contrôles ;

– restaurer la transparence en publiant les circulaires internes et informations qui ont des effets notables sur les droits des personnes et les pratiques les affectant, approfondir les exigences du contradictoire, restaurer la possibilité d’obtenir justice ;

– humaniser les relations et les pratiques en restaurant l’accueil physique des usagers par des agents formés et qualifiés, ce qui nécessite un plan massif d’embauche d’au moins 3000 agents ;

– changer d’état d’esprit en développant des logiques de confiance et de coconstruction, notamment avec les allocataires ;

– mettre les capacités du numérique au service de la relation humaine par sa réappropriation en interne dans un esprit de service public ;

– en finir avec l’affaiblissement de la protection sociale et l’objectif de recul du volume des prestations.

Le dossier d’appui, qui analyse les irrégularités observées à partir de nombreux témoignages et précise ces six exigences, est disponible en téléchargement.

Les participants ont pris acte de la volonté de dialogue affirmée par Nicolas Grivel lors de cette rencontre et de la reconnaissance à demi-mot d’un certain nombre de constats et d’analyses : la nécessité d’améliorations dans la gestion du contentieux, le besoin d’une stabilité et d’une visibilité pour les allocataires, l’objectif de ne pas prendre des décisions automatiques et la volonté de distinguer l’erreur et la fraude. Nous attendons la concrétisation de ces déclarations d’intention. En revanche, aucune réponse claire n’a été apportée sur d’autres sujets tels que la publication des circulaires internes ou les raisons de la multiplication des contrats avec des prestataires privés.

Le directeur général a annoncé qu’une réponse écrite allait être apportée l’ensemble de nos analyses dans un délai de 15 jours, réponse qui aura un caractère public et qui pourra être diffusée. Une nouvelle rencontre est prévue dans les trois mois.

Cette rencontre montre la nécessité de poursuivre une action commune avec tous qui partagent ces exigences, afin de faire prévaloir le droit et l’humain pour les plus fragiles, de plus en plus nombreux.

LIRE LE RAPPORT “SIX EXIGENCES POUR UNE CONVENTION D’OBJECTIFS ET DE GESTION RESPONSABLE”

Signataires : Collectif “Changer de cap”, Secours catholique, Fondation Abbé Pierre, ATD Quart Monde, LDH, Apiced

Paris, le 23 janvier 2023

La Vie de la Section

la Ligue des Droits de l’Homme 47 : « pour une prise en compte du problème de l’évasion fiscale »

soirée film – débat jeudi 26 janvier 2023. Cinéma Le liberty – Monsempron Libos

Le capitalisme est-il devenu incontrôlable ? De révélations en scandales successifs, l’évasion fiscale est devenue un marronnier médiatique et l’objet d’un concours de déclarations vertueuses pour les politiques. Alors que les multinationales et les plus riches ont de moins en moins de scrupules et de plus en plus de moyens à leur disposition pour échapper à l’impôt,
pour nous, simple citoyen, les politiques d’austérité s’intensifient et les inégalités explosent. On voudrait nous faire croire que les mécanismes de l’évasion fiscale sont incompréhensibles et qu’elle est impossible à endiguer… Il ne nous reste alors que nos bulletins de vote, notre déclinant pouvoir d’achat et nos yeux pour pleurer. À moins que l’on puisse en rire malgré tout.

pour connaitre et se renseigner : le rapport OXFAM 2023 « évasion fiscale et paradis fiscaux ».

La Vie de la Section

La démocratie est menacée par le climat et les violences d’extrême droite

Communiqué LDH

Nous apprenons avec stupeur la fusillade commise contre le centre culturel kurde du 10e arrondissement de Paris. Les premières informations font état de plusieurs personnes tuées et blessées par balles.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’associe aux victimes et à leurs proches dans ces terribles moments. Ces mêmes informations attribueraient cette fusillade à une personne ayant déjà commis des actes contre un camp de migrants. Il appartient à la justice de faire toute la lumière sur ces actes terribles.

Même si la personnalité du suspect n’est pas encore établie avec certitude, la LDH constate l’accroissement sans précédent des violences politiques xénophobes sur l’ensemble du territoire. Des personnes sont visées en raison de leur origine, de leur confession ou de leur appartenance politique.

Il ne fait pas de doute que les idéologies racistes, antisémites, xénophobes, anti-immigrés et réactionnaires, largement portées par l’extrême droite, sont désormais diffusées sans entraves tant par les médias que par nombre de personnalités politiques, y compris au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

 Si la menace pour la République et l’Etat de droit a été de longue date identifiée par les services de renseignement, aucune mesure véritable n’a été prise pour l’endiguer. Comme aux Etats-Unis ou en Allemagne, le péril pour la démocratie est désormais connu. La LDH demande aux pouvoirs publics d’intervenir sans attendre avec la plus grande fermeté. Elle appellera également à un sursaut de la société civile dans les prochaines semaines.

Elle souhaite envoyer tout particulièrement un message de solidarité à la communauté kurde de France déjà frappée en plein cœur de Paris, il y a presque dix ans.

Paris, le 23 décembre 2022

Télécharger le communiqué de la LDH en pdf.

Communiqués de la LDH

L’expulsion de Salah Hammouri établit un dangereux précédent pour tou-te-s les défenseur-e-s des droits humains en Palestine

Communiqué de la LDH et de L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains

Les autorités israéliennes ont expulsé arbitrairement Salah Hammouri de sa ville natale, Jérusalem, vers la France, en violation flagrante du droit international. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (FIDH-OMCT) et la LDH sont consternés par cette décision et appelle les autorités israéliennes à garantir à M. Hammouri sa liberté de mouvement et le libre choix de sa résidence, et à lui accorder un accès sans entrave à sa ville natale. 

Au matin du 18 décembre 2022, l’avocat franco-palestinien et chercheur pour l’ONG Adameer Salah Hammouri a atterri en France. Quelques heures plus tôt, il a été embarqué de force dans un avion après que les autorités israéliennes ont décidé de l’expulser vers la France, suite à la révocation arbitraire de sa résidence permanente à Jérusalem, sur la base d’une « violation de l’allégeance » à Israël. Cette expulsion intervient après plus de neuf mois de détention administrative, d’abord au centre de détention d’Al-Moskobiya à Jérusalem, puis à la prison de haute sécurité de Hadarim, en Israël, où il avait été arbitrairement détenu à partir du 26 juillet 2022 et soumis à l’isolement et à des traitements inhumains.

Cette expulsion forcée constitue une violation flagrante du droit international, l’expulsion forcée des habitants d’un territoire occupé étant interdite au titre de l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève, comme l’ont rappelé les experts des droits humains de l’ONU le 2 décembre 2022, et considérée comme un crime de guerre au titre de l’article 8 du Statut de Rome. Cette expulsion marque une nette escalade dans le ciblage systématique par Israël des défenseur·es des droits humains palestinien-ne-s et crée un dangereux précédent pour tou-te-s celles et ceux qui sont basé·es à Jérusalem, en entravant gravement leur capacité à mener leurs activités légitimes.

L’Observatoire rappelle que Salah Hammouri a été arrêté le 7 mars 2022, sans charge ni procès, sur la seule base d’un dossier déclaré secret que son avocat n’a pas été autorisé à consulter, ce qui rend sa détention illégale au regard du droit international.

L’Observatoire rappelle en outre que les autorités israéliennes ont depuis longtemps l’intention de priver M. Hammouri de sa résidence permanente à Jérusalem. Le 29 juin 2021, le ministre de l’Intérieur israélien a annoncé l’adoption des recommandations faites par les services de renseignement israéliens pour révoquer sa résidence permanente sur la base d’une « violation de l’allégeance » à Israël, et le 18 octobre 2021, la révocation est devenue officielle. L’avocat de M. Hammouri a contesté cette décision et la Cour suprême israélienne devrait se prononcer sur le retrait de sa carte d’identité en février 2023. Au moment de la publication de cette déclaration, on ne sait toujours pas si cette audience aura bien lieu.

Depuis plusieurs années, Salah Hammouri est soumis à une répression continue et a été détenu arbitrairement à plusieurs reprises par les forces d’occupation israéliennes en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits humains. Au total, Salah Hammouri a passé neuf ans dans les prisons israéliennes, répartis en six périodes de détention. En outre, l’épouse de Salah Hammouri, Elsa Lefort, de nationalité française, et leurs enfants, sont interdits par les autorités israéliennes d’entrer en Israël et dans le territoire palestinien occupé depuis 2016. Ce harcèlement constant a conduit les experts des droits humains des Nations unies à exprimer leurs préoccupations concernant le cas de M. Hammouri à plusieurs reprises au fil des ans.

L’Observatoire condamne avec la plus grande fermeté l’expulsion forcée de Salah Hammouri vers la France, ainsi que la violation par Israël du droit international humanitaire et des droits humains, et exhorte les autorités à respecter leurs obligations internationales et à garantir la liberté de mouvement et la liberté de choisir sa résidence de M. Hammouri, ainsi que son droit de retourner librement à Jérusalem.

L’Observatoire dénonce également l’incapacité des autorités françaises à protéger Salah Hammouri, ressortissant français, d’un transfert forcé, ainsi que leur manque d’actions pour prévenir les nombreuses violations des droits humains qui lui ont été infligées par les autorités israéliennes au fil des années. L’Observatoire appelle les autorités françaises à intervenir auprès des autorités israéliennes pour qu’elles garantissent le droit de Salah Hammouri à retourner librement à Jérusalem.

Paris-Genève, le 23 décembre 2022

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L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, partenariat de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a vocation à protéger les défenseurs des droits humains victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. La FIDH et l’OMCT sont membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits humains mis en œuvre par la société civile internationale.

Communiqués de la LDH

La LDH dans les médias du 16 au 22 décembre 2022

Télécharger la revue de presse de la LDH du 16 au 22 décembre 2022.

Communiqués de la LDH

La laïcité : un principe fondamental de la République pour tou-te-s les élu-e-s de la République

Communiqué LDH

Un bruit court depuis quelques jours : la LDH (Ligue des droits de l’Homme) voudrait supprimer les crèches. Le programme serait vaste et bien au-delà de ses capacités ; il serait surtout contraire à ce qu’elle est et défend.

Ce que voudrait la LDH c’est que les préfets des départements concernés fassent respecter les lois de la République. Car c’est face à leur carence, contrairement à ce qui s’est passé notamment l’année précédente, qu’elle a décidé de saisir les tribunaux administratifs.

La LDH ne veut rien interdire ; en l’espèce, ce serait contraire à la liberté de croyance qu’elle défend depuis ses origines. La LDH souhaite seulement que les crèches ne soient pas installées dans les bâtiments publics et en particulier dans les hôtels de ville (maison de tous les citoyens et citoyennes).

L’incompréhension qui semble de mise chez certains commentateurs ne peut être due qu’à une méconnaissance des principes mêmes de la laïcité telle que définie par la loi de 1905.

Rappelons donc que le principe de séparation de l’Etat et des cultes, énoncé à l’article 21 de cette loi, impose à l’Etat et aux collectivités publiques la neutralité vis-à-vis de toutes les religions. Et de cette séparation découle l’article 28 de la même loi, par lequel les signes ou emblèmes religieux n’ont pas leur place dans les bâtiments publics2. Ces principes sont toujours d’actualité et s’appliquent à toutes les religions, y compris la religion catholique et ceux qui s’en réclament.

Depuis quelques années, certains maires, qui semblent privilégier leur idéologie au détriment des principes républicains, décident d’installer des crèches de Noël dans leur mairie en toute connaissance de l’interdiction. En effet, la plupart d’entre eux ont déjà été condamnés ces dernières années par les tribunaux administratifs, saisis alors par les préfets, mais ils récidivent en mettant en avant les « origines chrétiennes de la France ». Or, et ce n’est sans doute pas un hasard, les mêmes n’hésitent pas à invoquer les principes républicains et la laïcité sous une forme détournée pour pénaliser nos concitoyen-ne-s musulman-e-s, par exemple en refusant des repas sans viande de porc dans les cantines de leurs villes.

En 2016, la jurisprudence du Conseil d’Etat a précisé les circonstances dans lesquelles des crèches peuvent être ou non interdites. Il a indiqué qu’il fallait tenir compte du contexte (absence de prosélytisme), des conditions particulières de l’installation, de l’existence ou de l’absence d’usages locaux et du lieu de l’installation.

Les actions de la LDH ne visent donc qu’à faire respecter les lois de la République et c’est d’ailleurs sur ce fondement que les juridictions administratives lui ont donné raison.

Alors non, la LDH ne veut pas interdire les crèches ; elle refuse simplement de laisser faire celles et ceux qui instrumentalisent ce symbole religieux de façon politique dans des bâtiments publics.

La laïcité doit être appliquée par tou-te-s les élu-e-s de la République en respectant toutes les religions de la même façon et non en en privilégiant certaines au détriment d’autres. La laïcité est un principe républicain fondamental qui permet à toutes et tous de vivre ensemble sans discrimination. Il serait bon de s’en souvenir.

Paris, le 22 décembre 2022

  1. Article 2 de la loi de 1905 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. »
  2. « Il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions. »

Télécharger le communiqué LDH en pdf.

Communiqués de la LDH