Communiqué LDH
Du 11 au 13 juin, la Ligue des droits de l’Homme a réuni à Reims 350 délégués représentants les sections, fédérations et comités régionaux lors de son 86e congrès national.
Un événement majeur du congrès a été l’hommage rendu aux défenseurs des droits venus de tous les continents : Moctar Diallo (Guinée), Brahima Kone (Mali), Dismas Kitenge (RDC), Sidiki Kaba (Sénégal), Mokhtar Trifi (Tunisie), Karim Lahidji (Iran), Cai Chongguo (Chine), Robert Bryan pour Leonard Peltier (Etats-Unis), George Aguilar (Etats-Unis), Muniz Sodre (Brésil), Jose Rebelo (Portugal), Bertrand Badie (France). Souhayr Belhassen (présidente de la FIDH), Pierre Barge (président de l’AEDH) et Kamel Jendoubi (président du REMDH) ont participé à ce temps fort et aux débats.
Un grand nombre d’invités représentant les organisations (associations, syndicats et partis politiques) amies de la Ligue des droits de l’Homme sont venus renforcer nos débats et marquer la force de notre travail en réseau.
Le président du conseil régional, Jean-Paul Bachy, et la maire de Reims, Adeline Hazan, ont apporté au congrès leur aide et soutien politique.
Quatre résolutions, à savoir les positions stratégiques de la LDH, ont été adoptées après débats :
« Penser et agir pour les droits de l’Homme dans un monde global ? » : l’actualité montre tous les jours que faire progresser ces droits n’est pas de l’ordre du souhaitable mais du nécessaire. Comme le montrent les révolutions venues du Sud, mais aussi les échecs des politiques économiques et sociales « orthodoxes », aucun développement humain durable n’est possible sans garantie effective de ces droits indivisibles et universels ;
« Non à la politique de la haine » : la proximité des échéances présidentielle et législative en France réduit encore trop souvent le débat politique à des manœuvres d’abord personnelles de conservation ou de conquête du pouvoir. Au centre de toutes les manipulations politiciennes des faits, la négation des droits, la désignation de l’étranger comme risque d’insécurité, l’ethnicisation des rapports sociaux, voire parfois la racialisation des caractères physiques. Alors que l’extrême droite, en embuscade, surfe sur toutes les colères et les désillusions, la LDH entend mobiliser contre la politique de la haine ;
« Roms, Gens du voyage » : assez de stigmatisation et de racisme » : depuis l’été 2010, les Gens du voyage puis les Roms, désignés comme boucs émissaires au plus haut niveau de l’Etat, sont en butte au racisme et à la xénophobie. Les uns sont roumains ou bulgares, les autres sont français. Tous sont citoyens européens. La LDH se bat pour leurs droits inaliénables, contre toutes les stigmatisations et les discriminations ;
« De la place Tahrir à la place Puerta del Sol, construire l’avenir » : les peuples et tout particulièrement les jeunes se lèvent pour faire respecter leurs droits et leur dignité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Récemment, en Europe, des mobilisations ont eu cours face aux crises sociales et à la précarisation. La Ligue des droits de l’Homme est solidaire de ces mouvements.
Des voeux ont été adoptés.
Le rapport moral, le rapport du secrétaire général et le rapport financier ont été adoptés par une forte majorité des délégué(e)s des sections.
Les adhérents ont procédé à l’élection du Comité central et du Bureau national. Pierre Tartakowsky a été élu président de la LDH. Outre celui-ci, le Bureau national est désormais constitué ainsi : Françoise Dumont, Vincent Rebérioux, Malik Salemkour et Evelyne Sire-Marin sont vice-présidents ; Dominique Guibert reste secrétaire général ; Maryse Artiguelong, Nadia Doghramadjian et Tiphaine Inglebert sont secrétaires générales adjointes ; Jean-Claude Vitran devient trésorier ; Jean-François Mignard, Philippe Pineau, Michel Savy, Mylène Stambouli et Gislhaine Rivet complètent l’équipe élue. Jean-Pierre Dubois est désormais président d’honneur.
Renforcée par cet intense moment de débats, de rencontres et de convivialité militante, la LDH, à tous les échelons, est ainsi en ordre de bataille pour la période à venir : lutter contre le racisme et la xénophobie, combattre les discriminations, gagner le combat du droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales, protéger les libertés individuelles et collectives, agir pour les droits économiques, sociaux et environnementaux, soutenir au quotidien les travailleurs sans papiers dans leurs luttes… Et, bien sûr, construire « partout, un monde de tous les droits pour tous ».
Paris, le 13 juin 2011