Communiqué LDH
Brahim Bouarram a été jeté dans la Seine, le 1er mai 1995, par des individus qui participaient à un défilé du Front national.
Plus d’un quart de siècle après, l’extrême droite est toujours à l’œuvre. Elle a même obtenu au second tour de l’élection présidentielle un nombre de voix qu’elle n’avait jamais atteint.
Contrairement à ce qu’il veut faire croire, le Rassemblement national n’est pas porteur de justice sociale ni de sécurité. Son projet n’est pas anticapitaliste. Il reproche, tout au contraire, aux capitalistes de ne pas aller assez loin et il introduit une division entre les défavorisés qui entrave leur riposte.
Les politiques menées ces dernières années lui ont préparé le terrain avec la stigmatisation des quartiers populaires, de l’immigration et la paupérisation d’une partie croissante de la population.
Les campagnes contre un prétendu « séparatisme », le voile, le péril que représenterait l’islam de France ont préparé la banalisation du discours de haine et de division porté par l’extrême droite.
En instaurant une doctrine de l’ordre public qui menace tous ceux qui s’opposent aux politiques gouvernementales, en intégrant des mesures d’exception dans le droit commun, les politiques publiques ont mis en cause les libertés fondamentales et les droits économiques et sociaux des plus défavorisés.
Le Rassemblement national promet d’aller plus loin encore dans la répression en portant un projet de présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre : autant dire que les victimes de violences policières n’auraient plus aucune chance de les faire reconnaître.
Et en appelant à une distinction entre travailleurs selon leur origine, il favorise aussi les discours de haine raciste.
C’est tous ensemble, en nous rassemblant le 1er mai 2022, là où Brahim a été assassiné, que nous exprimerons notre refus de toutes les formes de racisme, notre exigence de justice sociale et que nous ferons reculer l’ombre planante du fascisme.
Paris, le 29 avril 2022
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