Communiqué FIDH
Après deux ans de tergiversations, la Tunisie a enfin levé formellement ses réserves à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF/CEDAW).
« Nous nous réjouissons de ce pas décisif pour consacrer l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette décision est le fruit d’une mobilisation sans relâche des organisations tunisiennes et internationales » a déclaré Karim Lahidji, Président de la FIDH.
La FIDH salue l’immense travail de plaidoyer et de sensibilisation mené par les organisations tunisiennes, en particulier par ses organisations membres fortement mobilisées pour faire prévaloir l’égalité à l’instar de l’ATFD, la LTDH et Doustourna. Depuis leur création respective, elles n’ont cessé de lutter pour l’universalité des droits humains des femmes et pour une véritable égalité entre les sexes.
Avancée majeure, la levée des réserves à la CEDAW n’est toutefois qu’une étape. La FIDH et ses organisations membres poursuivront désormais leur mobilisation pour que la législation nationale soit harmonisée dans les plus brefs délais avec les dispositions de la CEDAW. De plus, la FIDH appelle l’Etat tunisien à retirer sa Déclaration générale à cette Convention, qui malgré son absence de valeur juridique, met en doute la volonté de l’Etat de respecter pleinement l’égalité entre les femmes et les hommes.
Le gouvernement tunisien avait annoncé la levée des réserves le 24 octobre 2011, mais ce n’est que le 23 avril qu’il a fait les démarches nécessaires pour que cette annonce soit effective, en notifiant le Secrétaire général de l’ONU.
La CEDAW a été adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations unies et ratifiée par la Tunisie en 1985. Cette convention engage les États signataires ou adhérents à éliminer toute forme de discrimination envers les femmes, et à favoriser leur plein développement dans l’ensemble des domaines politiques, économiques, sociaux, culturels et civils.
29 avril 2014