Tunisie : le droit au rassemblement pacifique doit être respecté


Communiqué commun FIDH/REMDH

Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) expriment leur vive inquiétude face à la répression et l’usage excessif de la force à l’encontre des manifestants et participants à un sit-in sur la place du Bardo en face de l’Assemblée nationale constituante (ANC).



Tout au long du weekend, plusieurs rassemblements ont été organisés sur le territoire tunisien suite à l’assassinat du leader de l’opposition Mohammed Brahmi le 25 juillet 2013. Les manifestants appellent notamment à la dissolution de l’ANC et du gouvernement en place. Des dispositifs policiers importants ont été déployés sur les principaux lieux de manifestations.

A plusieurs occasions, les forces de sécurité ont fait un usage disproportionné de la force occasionnant des blessures. Ainsi plusieurs députés rassemblés sur la place du Bardo devant le siège de l’ANC après avoir suspendu leur participation à l’ANC, auraient été brutalisés le 29 juillet matin alors que les forces de l’ordre dispersaient le sit-in.

Le député Noomane Fehri a ainsi été transporté à l’hôpital pour une lésion au niveau des vertèbres cervicales. Un jeune manifestant aurait également été transporté à l’hôpital après avoir été renversé par une voiture de police alors qu’il participait au même rassemblement. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, un militant du Front populaire, Mohamed Mofti, a trouvé la mort à Gafsa, après avoir été atteint à la tête par une bombe lacrymogène lancée par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants rassemblés devant le siège du gouvernorat.

Les autorités tunisiennes doivent garantir le droit de manifestation et de rassemblement pacifique. Les forces de sécurité ont par ailleurs, la responsabilité de garantir la protection de l’ensemble des manifestants, qu’ils soient partisans ou opposants aux autorités.
Nos organisations appellent les autorités tunisiennes à garantir que les forces de police et de sécurité ne recourent pas à l’usage disproportionné de la force à l’encontre des manifestants. Des enquêtes impartiales doivent être menées sur les faits mentionnés et des sanctions doivent être prises à l’encontre des auteurs de violences policières.

Tunis, le 30 juillet 2013

Communiqués de la LDH

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *