Papusza raconte la vie de Bronisława Wajs (dite « Papusza »), première poétesse rom.
Etre femme, poétesse, Rom et rester heureuse. Cette injonction aux allures de défi insurmontable est au cœur du film de deux réalisateurs polonais dans leur dernière création Papusza.
Cette œuvre cinématographique, au traitement photographique tout en délicatesse, brosse un portrait de la poétesse rom polonaise Bronislawa Wajs, dite « Papusza ». Elle est découverte fortuitement par le poète et critique d’art Jerzy Ficowski, alors qu’il voyage avec un groupe itinérant de roulottes roms, dans les années d’après-guerre. Il l’encourage à noter ses poèmes, pleins de fraicheur et d’authenticité, puis parvient à publier sa poésie. Mais pour Papusza, cette publication revient à franchir le cercle invisible d’une culture fermée sur elle-même. Le prix sera lourd ; la liberté d’esprit se paie cher, tout comme le succès, même s’il reste relatif. Victime de pressions de son groupe d’appartenance rom pour avoir « livré » la langue et la culture rom aux Gadjos, Papusza s’abime dans la dépression et va jusqu’à brûler ses manuscrits. Cette première poétesse et première voix littéraire rom d’après la Deuxième Guerre mondiale cristallise des tensions qui accompagnent des trajectoires de Roms, de femmes, des artistes dans des sociétés structurées sur des bases d’appartenance rigides et exclusives. En nous livrant cette histoire singulière, le film de Krauze nous introduit donc aussi à cette dimension dangereuse que peut être l’identité.
Parallèlement la revue Etudes tsiganes vient de consacrer son dernier numéro à la poétesse.
Papusza
Fiction, Pologne, 2013
Durée : 131 mn
Réalisation : Joanna Kos-Krauze et Krzysztof Krauze
Production : Lambros Ziota
Distribution : New Europe Film Sales
