Communiqué LDH
La Ligue des droits de l’Homme a tenu, samedi 23 juin, sa Convention nationale. Il s’agit d’un rendez-vous institutionnel entre deux congrès qui permet aux sections de vérifier un accord général entre elles et de se mettre en marche ensemble pour affirmer, une fois encore, que l’on ne fait pas de bonne politique sans cette ligne directrice que sont les droits de l’Homme.
En ce mois de juin qui devrait voir se mettre en place une autre politique, le quinquennat de Nicolas Sarkozy laisse un paysage désolé et désolant : la démocratie asphyxiée, la justice bafouée, la société de surveillance… Il faut garder à l’esprit que les logiques qui ont présidé aux décisions politiques sont toujours fortement prégnantes et qu’il nous faut reconstruire un paradigme de droits et de solidarité en nous appuyant sur notre « obsession démocratique », sur l’aspiration à l’égalité, à des droits effectifs, à une citoyenneté libre et responsable, à la justice.
Au lendemain de la nomination du gouvernement, la Ligue des droits de l’Homme, fidèle en cela à la conception qu’elle a toujours défendue de la citoyenneté et des rapports entre société civile et représentation politique, a saisi le président de la République et le chef du nouveau gouvernement de quatre démarches distinctes. Elle s’est adressée au président de la République à propos des institutions dont il est garant, et des modifications nécessaires pour leur assurer un fonctionnement plus démocratique. Elle s’est également adressé au Premier ministre sur le fonctionnement de la Justice, le respect des droits, la nécessité de mettre fin aux dérives sécuritaires et intrusives ; sur les droits des étrangers et sur l’impérieuse nécessité de rompre avec une ère de défiance et de répression, au bénéfice d’un moratoire des expulsions, de réformes immédiates et de l’organisation d’un vaste débat national ; enfin, sur une demande de loi d’amnistie pour les citoyennes et citoyens dont l’engagement syndical et social a donné lieu à des mesures s’inscrivant dans la tentative de criminalisation de la protestation sociale et civique.
La LDH entend développer dans les mois qui viennent un large débat sur l’égalité des droits avec la volonté d’être entendue de tous, avec cette indépendance qui la caractérise mais ne saurait se confondre avec une quelconque neutralité. La LDH, association politique et citoyenne, est partie prenante des débats, y porte ses convictions, ses valeurs et ses propositions.
Lors de la convention, après avoir très largement approuvé les trois rapports voulus pas les statuts d’une association (rapport moral, rapport d’activités et rapport financier), le Comité central a procédé au renouvellement du Bureau national. Pierre Tartakowsky a été confirmé dans ses fonctions de président et Dominique Guibert dans celles de secrétaire général. Françoise Dumont, Vincent Rebérioux, Malik Salemkour, et Evelyne Sire-Marin reste vice président(e)s et Jean-Claude Vitran trésorier. Nadia Doghramadjian et Tiphaine Inglebert demeurent secrétaires générales adjointes et sont rejointes par Gislhaine Rivet à l’occasion du départ de Maryse Artiguelong, atteinte par la limite du nombre de mandats. Jean-François Mignard, Philippe Pineau, Michel Savy, Mylène Stambouli, restent membres du Bureau et sont rejoints par Jacques Montacié nouvellement élu.
Paris, le 27 juin 2012.