Lettre « Les droits de l’Homme en Europe orientale et dans l’espace post-soviétique » n°34 – avril-juin 2020

EDITORIAL

La pandémie du Covid a inscrit le futur à l’ordre du jour de la planète. Penser l’après semble être devenu le mot d’ordre partagé. Mais force est de constater que ce partage a ses limites et que chaque État pense son avenir à sa manière, mettant ainsi à rude épreuve les institutions et l’esprit du multilatéralisme. Qu’en conclure si ce n’est que le péril du lendemain n’abolit pas le poids des éléments structurants des consciences et identités antérieures, les mémoires qui les portent. D’où l’intérêt du dossier que nous présentons, qui, justement, porte sur les processus mémoriels nostalgiques à l’œuvre en Europe centrale et orientale. Dans cette région du continent, l’ombre portée des réalités des ex-républiques socialistes se fait ressentir au travers de formes soit politiques, soit sociales ou esthétiques, les unes n’étant pas exclusives des autres. Ce sont de ces expériences socialistes non occidentales particulières qui peuvent à des moments donnés nourrir des politiques différencialistes, revendiquées – à l’instar de l’illibéralisme – comme autonomes des modèles mis en avant par les démocraties occidentales.

Qui sont donc les acteurs porteurs de cette mémoire valorisée ? La nostalgie des ex-Républiques socialistes fait-elle est l’objet des discours de la droite néo-conservatrice et/ou de la gauche sociale ? À ce titre, est-elle porteuse de malentendus et si oui, de quelle nature ? Comment ces mécanismes nostalgiques se traduisent-ils dans le domaine des droits et des libertés et de quelle manière (re)posent-ils la question de l’intérêt général décrédibilisé par le socialisme réel mais porté sous d’autres formes par des politiques familialiste et autoritaires actuelles ?

Ainsi que le résume Frédéric Joly dans son article d’ouverture, ce dossier tente d’apporter quelques éclairages sur cette « volonté d’en revenir à un passé plus ou moins mythifié où le foyer réel se voit confondu avec le foyer imaginaire » qui n’est finalement qu’un « moyen d’éluder les questions qui fâchent ». Nous y reviendrons, sans nul doute.

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