Communiqué LDH
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) apprend avec une profonde tristesse la mort de Louis Joinet. Il fut militant, juge, conseiller de la gauche au pouvoir et un des experts internationaux qui ont fait le plus avancer les droits de l’Homme sur le terrain comme dans les institutions. Fondateur du Syndicat de la magistrature (SM), Louis Joinet a ouvert la justice à d’autres réalités que celle qui consiste à protéger l’ordre établi.
Militant aux services des droits et des libertés, il a participé à la rédaction de la loi informatique et libertés et a été le premier directeur de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Il a parcouru le monde, souvent pour le compte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), parfois dans des conditions périlleuses, pour révéler les atrocités des Etats et protéger les femmes et les hommes qui en étaient les victimes. Conseiller des gouvernements de gauche comme de François Mitterrand, il a su remplir sa mission sans jamais se renier. Convaincu que les droits de l’Homme ne peuvent exister sans justice et sans protection internationale, il a utilisé ses fonctions d’expert auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour mieux les garantir. Il reste, à ce titre, celui qui aura agi contre l’impunité internationale des responsables de violations des droits fondamentaux et pour le processus de justice transitionnelle ouvrant la voie à la résolution des conflits et au traitement de leurs conséquences. C’est cette voie qu’il tentait, encore aujourd’hui, de mettre en œuvre en participant, comme la LDH, au processus de paix en Pays basque.
Avec sa femme, Germaine, qui nous avait quittés trop tôt, ils formaient un couple de militants, amis de la LDH, ancrés dans un humanisme riche de pratiques concrètes et d’espoir toujours renouvelé.
A sa famille, au Syndicat de la magistrature, la LDH présente ses condoléances et salue la mémoire d’un homme dont l’action aura été inlassablement au service des opprimés, des droits et des libertés.
A Paris, le 23 septembre 2019