Communiqué LDH
L’attentat antisémite perpétré à la synagogue de Pittsburgh s’inscrit dans une montée préoccupante de la violence raciste aux Etats-Unis d’Amérique et dans un processus de légitimation des acteurs d’extrême droite, de leur parole, de leurs méthodes. Il y a encore peu de temps, la campagne Black lives matter attestait de l’ampleur des violences policières à l’encontre des populations afro américaines. Récemment, l’envoi de colis piégés à des institutions ou des personnalités réputées anti-Trump est venue illustrer la tentation croissante du passage à l’acte criminel chez les partisans des idées les plus rétrogrades : racistes, xénophobes, sexistes, anti-gays et… antisémites.
La personnalité de l’assassin de Pittsburgh en est un condensé : suprématiste blanc, complotiste, homophobe, il condamnait les juifs non seulement comme diaboliques mais de surcroît pour venir en aide aux réfugiés à travers le monde.
Par ses propos lénifiants vis-à-vis des réseaux médiatiques et des manifestations de cette extrême droite, par ses réactions à l’emporte-pièce contre les étrangers, les médias, les démocrates, les progressistes, le président des Etats-Unis porte une responsabilité réelle dans ce processus de radicalisation violente.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne cette haine meurtrière et appelle à la combattre avec détermination et fermeté partout dans le monde. Car l’attentat de Pittsburgh nous rappelle d’abord la permanence de l’antisémitisme comme élément central de la haine raciale, en France comme aux Etats-Unis. Il devrait ensuite mettre en garde tous ceux qui, en particulier dans notre pays, font semblant de croire que l’on pourrait impunément flatter xénophobie et racisme, voire s’en saisir, pour combattre l’extrême droite. Pas plus qu’elle ne se divise, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ne peut s’accommoder de raccourcis ou pire, d’attitudes compréhensives à l’égard de ceux qui le pratiquent ou le banalisent.
Il nous incite enfin à ne jamais baisser la garde face à toutes les résurgences d’antisémitisme et de racisme, à manifester notre solidarité et notre volonté de ne pas laisser faire. A Pittsburgh comme partout ailleurs, lorsque l’antisémitisme sévit, c’est la démocratie, l’égalité et la liberté qu’on agresse.
Paris, le 29 octobre 2018