Notre action collective contre le racisme et les discriminations va s’achever pour cette campagne 2013/2014 avec le rencontre de rugby, sportive et citoyenne au stade Armandie à Agen le 28 mai prochain . Les associations parties prenantes dans le réseau 100 %collectif d’éducation contre le racisme et les discriminations ont rencontré de nombreux élèves, collégiens et lycéens et animé des discussions pour sensibiliser chacune et chacun au respect des autres. Cela va de la mise en garde contre une taquinerie un peu trop appuyée mais qui peut faire mal, aux comportements ravageurs pour le bien être de la société que sont le racisme , l’antisémitisme et toutes ces paroles ou gestes discriminatoires recensés par la loi.
Nous ne faisons pas le lien avec l’actualité, essayant de nous en distancer pour ne pas nous prêter à un reproche de politique partisane .
On peut mettre en garde contre l’homophobie sans évoquer ‘’ la manif pour tous ou le printemps français’’ , on peut évoquer le sexisme et les discriminations qui persistent au niveau salaire sans faire caisse de résonnance pour les obsédés de la théorie du genre ou l’on peut alerter sur le recours malhonnête au bouc émissaire sans mettre en scène la dernière expulsion/ destruction d’un camp de Roms . En un mot on s’applique à défendre les principes républicains permanents sans agresser personne dans ses convictions personnelles ou acquises dans la famille.
Avec cette chronique je souhaite me donner un peu plus de liberté en faisant mention de livres qui méritent à mon sens d’être lus.
Et pour commencer la réplique de Christiane Taubira aux outrages qu’elle a subis fin 2013 avec cette enfant, pauvre enfant instrumentalisée par ses parents, criant sur le passage de la ministre « la banane c’est pour la guenon ».
Evidemment Christiane Taubira n’a pas besoin de notre renfort pour surmonter cette sottise, et le livre qu’elle a écrit -Parole de liberté- ne s’emploie pas à y répondre intrinsèquement mais analyse notre société face aux dangers des paroles décomplexées , cite nombres d’auteurs et définit le champ de bataille.
« Les mots sont en effet des actes ou des évènements en ce qu’ils en produisent » Je tire cette phrase d’un chapitre intitulé « Que dit la parole ? » Ce qui est dit pour le racisme est facilement transposable à la xénophobie. Lisant ceci, me viennent à l‘esprit quarante ans de stigmatisation de l’immigré, bouc émissaire idéal pour porter la responsabilité des difficultés réelles ou fantasmées, au point de créer, présentement, des tensions dangereuses dans le pays.
Dans l’épilogue notre situation est remise en perspective avec quelques exemples historiques : « Les difficultés économiques sont incontestables. Elles ne sont pas les pires que la France ait jamais connues. Il est arrivé, sur un terreau matériel et social plus ingrat, que les français fassent fleurir des idées généreuses et des pratiques solidaires, empoignent leur présent et, ayant dévisagé l’adversité, décident de tracer eux-mêmes la voie de l’avenir »
Tout un programme et Taubira nous dit ‘’L’Etat ne peut tout seul. Surtout l’Etat ne doit pas tout seul’’
La prochaine fois on laissera la Garde des sceaux à ses fonctions pour parler de la justice au quotidien vue par une avocate. Laure Heinich dans son livre « Porter leurs voix ».