La LDH soutient le film « Eka et Natia, chronique d’une jeunesse géorgienne » de Nana Ekvtimishvili et Simon Groß

Sortie le 27 novembre

Eka et Natia n’est ni un film documentaire ni un film politique. Plusieurs fois couronné dans différents festivals, il raconte l’histoire de deux adolescentes à Tbilissi, en 1992, histoire inspirée par les souvenirs de la réalisatrice.



Le contexte n’est qu’évoqué : c’est le moment où, après l’effondrement de l’URSS, les provinces géorgiennes d’Ossétie du sud et d’Abkhazie entrent en sécession et en guerre contre Tbilissi, jusqu’à l’intervention – la première – des troupes russes. Mais plus encore que par les quelques discours radiodiffusés ou télévisés qu’on entrevoit, c’est la ville et la société tout entières qui sont en état de déréliction. Les rues, les immeubles, les appartements, le lycée portent les marques de la pauvreté. L’électricité est fréquemment coupée et les gens ont faim.

Le pire est dans la violence des rapports sociaux, les hurlements et les bagarres dans les queues pour avoir du pain, l’indifférence ou la lâcheté des adultes face à la délinquance des adolescents. Et dans la violence d’un système patriarcal où les maris boivent et cognent, s’ils ne sont pas en prison ou à la guerre, et jugent normal de faire de leurs femmes des servantes, où les bandes de garçons enlèvent les filles et assassinent leurs rivaux. Mais les femmes et les filles se défendent avec énergie.

C’est dans ce chaos que grandissent les deux amies. La petite Eka, très attachante, à qui manque son père dont elle va retrouver les vêtements dans l’armoire, regarde lucidement le triste monde qui l’entoure, tandis qu’elle quitte l’enfance. Natia la belle se lance impulsivement dans la vie, prête à se battre avec ceux qui se mettent en travers de son chemin. Eka la ramène à la raison avec un grand courage. Leur amitié et leur vitalité résistent à tout.

Et le film compte de belles scènes. Comme une bagarre généralisée dans la salle de classe, qui se transforme en révolte contre un méchant professeur et en fuite joyeuse de tous les élèves à la fois. Plus rien ne tient debout dans cette société malade et les enfants n’ont aucune raison de se conduire mieux que les adultes.

Mais le film est, avant tout, un hommage à la force des femmes.

Eka et Natia, chroniques d’une jeunesse géorgienne

Fiction, 2013

Durée : 102’

Réalisation : Nana Ekvtimishvili et Simon Groß

Production : Polare Film

Distribution : Arizona Films

Communiqués de la LDH

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