Communiqué LDH
Le lundi 19 novembre, Sevil Sevimli, jeune étudiante franco-turque en licence information-communication, à l’université Louis Lumière Lyon 2, connaîtra le jugement la concernant. La Ligue des droits de l’Homme attend son acquittement, tant les charges retenues contre elles sont infondées.
Partie en Turquie dans le cadre d’un dispositif d’échange européen Erasmus, pour réaliser sa dernière année de licence à l’université Anadolu, dans la région d’origine de ses parents, Sevil Sevimli devait y rester de septembre 2011 à juin 2012. Interpellée le 9 mai 2012, elle a été jetée en prison à Eskisehir, dans le nord-est de la Turquie, sous l’accusation de « liens avec une organisation terroriste ». Il lui est reproché d’avoir participé, le 1er mai, à une manifestation pourtant légale, assisté à un concert de Grup Yorum, et enfin d’avoir acheté des… livres !
Libérée le 6 août 2012 et placée sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès qui s’est tenu le 26 septembre, Sevil Sevimli n’a pas été autorisée à quitter le territoire turc. Son cas est emblématique des plus de six cents étudiants turcs et du millier de lycéens qui croupissent dans les geôles turques, sans oublier les centaines d’autres qui font l’objet d’enquêtes, de procédures d’exclusion ou de tracasseries diverses. Depuis début septembre, des centaines de prisonniers politiques kurdes ont entamé une grève de la faim, rejoints récemment par des milliers d’autres détenus de diverses prisons turques ; alors qu’à Diyerbakir, les familles des détenus manifestent pacifiquement au quotidien pour soutenir les leurs.
La LDH attend du gouvernement turc qu’il cesse sa politique répressive des libertés publiques, civiles et intellectuelles à l’encontre de tous les esprits libres et indépendants qui tentent de s’exprimer en Turquie. La LDH considère que le verdict du 19 novembre 2012 est un signe emblématique et essentiel de l’avenir de la démocratie en Turquie.
Paris, le 16 novembre 2012.