Signez la pétition soutenue par la LDH
Philippe El Shennawy, citoyen français, est né en 1954. Agé de vingt ans, il commet plusieurs braquages. Condamné à la perpétuité, il sort en liberté conditionnelle après quinze ans de détention ; il est arrêté en 1991 et condamné de nouveau. Il s’évade à deux reprises, en 1997 et 2004, est arrêté et condamné à chaque fois. Sa peine actuelle court jusqu’en 2032.
A 78 ans, s’il ne sort pas avant, il aura passé 54 années de sa vie en prison, alors qu’il n’a pas de sang sur les mains. Il a déjà vécu dix-neuf ans en isolement, six en hôpital psychiatrique (on n’a jamais diagnostiqué aucune démence chez lui) et a changé quarante fois de lieu de détention.
Ce détenu a donné toutes les preuves d’une capacité de se réinsérer dans la vie active, et en apporte aujourd’hui les garanties. Désespéré par la toute récente décision judiciaire qui revient à confirmer l’échéance de 2032, il a tenté de mettre fin à ses jours, le 12 décembre 2012.
S’en tenir à la lettre de la loi peut trahir l’esprit de la justice. On ne devrait pas oublier que le but ultime de celle-ci n’est pas de punir et d’infliger des souffrances, mais, après avoir empêché les criminels de nuire, de les amener à réintégrer la communauté des citoyens. La prison n’a pas pour fonction de déshumaniser les individus qu’elle détient. Y garder quelqu’un pendant 54 ans, ce n’est pas le corriger, c’est le détruire, le tuer. Les religions du passé comme les sages des temps modernes nous ont appris que la justice est désirable mais qu’elle doit être surveillée et orientée par l’amour de compassion et par le respect de la personne humaine.
En attendant les mesures législatives que pourrait promouvoir une réflexion d’ensemble sur ces peines de mort qui ne disent pas leur nom, le Président de la République a le droit d’accorder une grâce individuelle, au cas par cas. Un recours en grâce vient précisément d’être déposé par l’avocate de Philippe El Shennawy. Nous demandons qu’il soit examiné d’urgence et avec humanité pour empêcher ce qui serait une exécution déguisée.
Premiers signataires : Tzvetan Todorov (historien), Michel Wieviorka (sociologue), Paul Pavlowitch (écrivain), Louis Joinet (magistrat, premier Avocat Général (H) à la cour de Cassation), Henri Leclerc (avocat),
et
Patrick Aeberhard (médecin)
Olivier Agid (plasticien)
Annie Barreau (documentariste)
Pierre Barouh (auteur),
Philippe Bataille (sociologue)
Jean Bauberot (professeur émérite à l’EPHE)
Julia Beck (ingénieure-maître urbaniste)
Esther Benbassa (sénatrice EELV du Val-de-Marne et universitaire EPHE-Sorbonne).
John Berger (écrivain)
Karim Émile Bitar (directeur de recherche à l’IRIS)
François Bizot (directeur d’études EFEO, EPHE)
Pascal Boniface (universitaire)
André Bouny (auteur, fondateur de l’association D.E.F.I. –Vietnam)
Odile Bouny
Rony Brauman (ancien président de MSF)
Christian Bromberger (anthropologue)
Nicole Caligaris (écrivain)
Sophie Calle (artiste),
Guy Cavagnac (cinéaste),
André Comte-Sponville (philosophe),
Catherine Cot (architecte)
Marie Denis (artiste plasticienne)
Maryline Desbiolles (écrivain),
Marie Desplechin (écrivaine)
Marcel Detienne (professeur émérite, Johns Hopkins University)
Rokhaya Diallo (éditorialiste),
Pierre Encrevé (linguiste)
Luc Ferry (philosophe)
François Flahault (philosophe),
François Gédigier (monteur),
Alain Geismar (universitaire)
Frédéric Grousset (artisan tourneur)
Gilbert Guillemoto (retraité, ancien directeur d’association)
Alfred Grosser (professeur émérite à Sciences po)
Jean-François Hangouët (géographe)
Nathalie Heinich (sociologue, directeur de recherches au CNRS)
François Héritier (anthropologue, professeure honoraire au Collège de France),
Nancy Huston (écrivaine)
Naïma Kadiri
Etienne Klein (physicien)
Philippe Kohly (cinéaste)
Jean-Jacques Lacroix (officier navigant, aviation civile)
Jérôme Lambert (écrivain)
Pierre Leboulch, ethnologue,
Hervé Le Bras (démographe),
Marie-Rose Lefèvre (auteure, rédactrice en chef technique)
Benjamin Legrand (écrivain, scénariste),
Quentin Lemaire (scénariste)
Pierre Le Pillouër (poète, directeur de la revue Sitaudis sur le Net)
Edmond Maire (ancien secrétaire général de la CFDT)
Charles Malamoud (directeur d’études honoraire à l’Ecole pratique des hautes études)
Chantal Mannoni (médecin)
Abdelwahab Meddeb (écrivain)
Edgar Morin (sociologue)
François Muratet (enseignant, écrivain)
Julie Namyas (OIP)
Bernard Pagès (sculpteur),
Rithy Panh (cinéaste),
Christine Pellicane (metteur en scène)
Xavier Person (écrivain)
Éric Piel (psychiatre)
Anna Pitoun (réalisatrice),
Michel Poletti (maçon)
Claude Ponti (auteur, illustrateur)
Olivier Postel-Vinay (journaliste)
Jean Pierre Prévost (auteur réalisateur)
Emmanuel Renaud (enseignant),
Alain Renaut (philosophe, professeur à Paris-Sorbonne),
Yasmina Reza ( écrivain)
Jean-Marc Roberts (éditeur)
Jean-Pierre Rodrigo (peintre, directeur de l’Ecole de Musique de Cahors)
Michel Rostain (écrivain),
Zina Rouabah (Secrétaire Générale de l’Observatoire International des Prisons)
Elisabeth Roudinesco (historienne, psychanalyste)
Jean Samouillan (universitaire),
Dominique Schnapper
Marie Pierre Simonnot (traductrice),
Nathalie Simonnot (membre de Médecins du Monde)
Dan Sperber (anthropologue),
Benjamin Stora (historien),
Alain Touraine (sociologue)
Lilian Thuram (président de la Fondation éducation contre le racisme)
Nathalie Vallet- Papathéodorou (travailleur social)
Alain Veinstein (producteur de radio)
Arnaud Veïsse (médecin)
Françoise Vergès (politologue)
Elizabeth Verry (scénariste)
Sylvie Wieviorka (conseillère de Paris)
Mariah Walker : rédactrice de mode, Directrice Editoriale du Playground magazine ;Paris
Renaud Marcailhou d’Aymeric, Président du Festival de Jazz de Foix, Ax les Thermes, 0910
_ Pétition signée par la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Note prise sur la pétition rendue publique :
« Sa condamnation dans l’affaire Breteuil, en a laisser songeur plus d’un… Autre temps, autres mœurs ! Que dire de sa condamnation à 2 ans pour évasion en première instance par la cours d’Assises d’Avignon et qui passe à 16 ans en appel devant les Assises de Nîmes. cas unique dans les annales judiciaire où la peine a été multipliée par huit. Il est temps Monsieur le président de mettre un terme au calvaire de cet homme »