Les Cinq de Roanne

Intervention de Daniel Boitier, membre du Comité central de la LDH, le lundi 15 octobre 2012, à Lyon, pour soutenir les cinq militants CGT de Roanne.



 » Défendre les Cinq de Roanne a été pour la Ligue des droits de l’Homme une évidence qui s’inscrit dans son histoire et ses principes.

Depuis 1898, la Ligue des droits de l’Homme défend les libertés individuelles et collectives. Elle devait dans le contexte de la difficile promotion des droits sociaux s’orienter vers la défense des libertés syndicales, et donc de la liberté dans l’expression syndicale .

En 1904, son président Francis de Pressensé avait déclaré que « chaque fois , qu’il s’agissait de ces questions de législation sociale et de protection ouvrière, dans les quelles éclatent plus que partout ailleurs l’injustice et l’iniquité sociale, nous serions toujours prêts à intervenir , notamment pour prendre la défense du droit syndical ».

En 1907, la Ligue des droits de l’Homme soutenait Marcel Nègre, révoqué pour avoir organisé le premier syndicat des instituteurs, en 1907, les sept postiers appelés à comparaître devant le conseil de discipline pour apologie de la grève… et ça devait continuer parce que les pouvoirs même républicains n’aiment pas toujours la liberté syndicale . Il s’agissait dans tous les cas de faire des exemples …

Les faits reprochés aux Cinq de Roanne sont liés aux manifestations collectives exprimant notre refus de la contre-réforme des retraites, l’obstination contre eux ressemble à une manière de faire un « exemple ».

Notre déclaration nationale dit assez que par l’inscription au casier judiciaire les condamner , c’est faire peser sur eux une véritable « interdiction professionnelle ». Les effets de leur condamnation seraient disproportionnés.

En nous opposant à la contre-réforme des retraites , nous combattions pour les droits de tous, en condamnant les Cinq de Roanne, c’est le combat pour les droits sociaux qu’on cherche à paralyser.

Notre solidarité avec les Cinq de Roanne est l’affirmation de nos droits.

On nous dira les excès, on nous dira que la loi doit s’imposer, c’est déjà ce que la mouvance républicaine modérée disait à propos de la défense par la Ligue des droits de l’Homme en 1908 des membres du Comité confédéral de la CGT, poursuivis en cours d’assise pour avoir signé une affiche traitant le gouvernement d’assassin…

Nous ne nous sommes pas laissés intimider dans notre défense des défenseurs des travailleurs. Nous ne nous laissons toujours pas intimider. Nous demandons la « relaxe ». « 

Communiqués de la LDH

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