Rassemblement ce jeudi 12 avril à 18h30 devant l’Ambassade à Paris
La Tunisie a connu le lundi 9 avril 2012, journée de la fête nationale des martyrs, une journée noire pour les libertés, la démocratie et le respect des droits de l’Homme.
Les forces de police, aidées par des milices, tenant les mêmes propos que des courants extrémistes et armées de barres de fer et de pierres, ont violemment chargé des manifestants pacifiques venus commémorer la fête des martyrs. Des journalistes bousculés, leurs matériels détruits, des députés de la Constituante, des représentants des partis et de la société civile, des vieux, des femmes, des jeunes ont été gazés par des lacrymogènes, souvent envoyés par des tirs tendus, et sauvagement agressés et copieusement insultés, certains par des groupes de miliciens sous le regard complaisant des forces de l’ordre.
Le ministre de l’Intérieur a justifié cette brutalité par l’application d’une décision d’interdiction de manifester sur l’avenue Habib Bourguiba la plus célèbre de la Tunisie, où a eu lieu la manifestation qui a chassé le dictateur Ben Ali le 14 janvier 2011 et où ont manifesté les tunisiens le 9 avril 1938 pour réclamer une constitution. Non seulement cette interdiction est illégale, mais elle est aussi infondée car les charges de la police et des milices se sont produites dans plusieurs avenues et rues adjacentes de Tunis (Mohamed V, Jean Jaurès, Atatürk, Paris, le passage, Marseille). Ainsi le cortège de la ligue tunisienne des droits de l’homme a été chargé dans la rue Kamel Atatürk. Un membre du Conseil national de la LTDH a été admis à l’hôpital à cause des effets des gaz lacrymogènes.
Ces passages à tabac, systématiques, planifiés et organisés n’ont pas épargné les marcheurs de Sidi Bouzid venus à Tunis pour exiger du travail. Après avoir parcouru plus de 300 kilomètres de marche ils ont été accueillis à coups de matraques et de gaz lacrymo alors qu’ils se reposaient sur le gazon de la Place des droits de l’Homme.
Deux jours auparavant, le 7 avril 2012, la manifestation organisée par l’union des diplômés chômeurs (UDC) a été sauvagement réprimée. Le bilan était de plusieurs dizaines d’arrestations et de blessés, dont certains dans un état grave. L’UDC est descendue dans la rue pour réclamer des mesures sérieuses pour l’emploi ainsi que la fin du système d’embauche clientéliste dans le secteur public.
Renouant avec les pratiques et les discours de l’ancien régime, le ministre de l’Intérieur a nié les faits qui se sont déroulés à des dizaines de mètres de son bureau. Il a ressorti à nouveau la rengaine de la théorie du complot, en parlant de la saisie d’une camionnette pleine de cocktails Molotov ! Alors que les salafistes qui ont agressé quelques jours plus tôt sur la même avenue Bourguiba des journalistes et des artistes de théâtre en hurlant « mort aux juifs » courent toujours et bénéficient d’une incompréhensible impunité.
Les associations et les organisations politiques et démocratiques de l’immigration tunisienne en France dénoncent cette répression sauvage de la police épaulée par des milices armées de barres de fer contre des manifestants pacifiques qui constitue une atteinte très grave aux libertés et aux droits de l’Homme.
Elles rappellent que le gouvernement et le ministre de l’Intérieur sont responsables de la sécurité des personnes et qu’il est de leur devoir de mettre fin immédiatement à cette spirale répressive, attentatoire aux libertés et aux droits de l’homme. Le gouvernement doit assumer sa responsabilité dans la lutte contre le phénomène de la prolifération des milices hors-la loi.
Elles demandent la création d’une commission d’enquête indépendante pour déterminer et sanctionner les coupables de cette sauvagerie quels qu’ils soient, ainsi que les véritables identités de ces miliciens et leurs commanditaires.
Elles soutiennent la demande formulée par certains députés de créer une commission d’enquête parlementaire.
Elles appellent l’Assemblée Constituante à se saisir du dossier de la réforme de l’appareil sécuritaire et de son assainissement des tortionnaires et des bourreaux de notre peuple, en mettant terme à l’impunité dont ils continuent de jouir jusqu’à aujourd’hui.
Elles demandent en outre l’abrogation de la mesure scélérate qui interdit l’avenue Habib Bourguiba aux les manifestations.
Elles exigent la protection des minorités religieuses et de leurs lieux de cultes et ainsi que des sanctions contre la profanation de l’église orthodoxe russe.
Elles expriment leur solidarité avec les artistes, les journalistes, les chômeurs diplômés, les militantEs des droits de l’homme, les universitaires et les démocrates et exigent de respecter leurs libertés individuelles et publiques.
Elles se déclarent solidaires des plaintes déposées par des militants et associations contre les propos antisémites et les auteurs d’agressions et de brutalités dont ont été victimes les manifestants.
– Elles appellent à la mobilisation pour préserver les acquis de la révolution à savoir les libertés individuelles et collectives menacées par des agissements brutaux du gouvernement, indignes d’un Etat de droit.
Elles déclarent vouloir créer un cadre unitaire pour la défense des libertés, des droits de l’homme et de la démocratie chèrement arrachés par la révolutionH
Elles s’adressent à leurs amis démocrates français associatifs, syndicalistes et politiques pour qu’ils se mobilisent pour la défense des libertés dans la nouvelle Tunisie de la Révolution.
LES ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS POLITIQUES DE L’IMMIGRATION EN FRANCE APPELLENT A UN RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE DE TUNISIE POUR PROTESTER CONTRE LA RÉPRESSION DES FORCES DE L’ORDRE ET DES MILICES ORGANISÉES
LE JEUDI 12 AVRIL 2012 A 18H30
MÉTRO SAINT FRANÇOIS XAVIER
Signataires de l’appel :
Associations : ADTF – AIDDA – ATF – ATNF – CRLDHT – Collectif 3 C – Collectif des Femmes tunisiennes – DCTE – Front 14 janvier – FTCR – Manifeste du 20 mars – MCTF – REMCC – UGET / France – Unies-vers-Elles – UTAC – UTIT /Ile-de-France – WD 15
Partis politiques : Ettajdid / Ile-de-France – Ettajdid / France – FDTL /France – Moupad / France – Parti Républicain / France – PCOT / France – PDM / France – PTT / France
Avec le soutien de : AMF – ATMF – EELV – FASE – LDH – Manifeste des Libertés – MRAP – NPA – PCF – PG