Pétition de la LDH, la Maison des lanceurs d’alerte et l’Acat-France
Le 24 janvier dernier, Amar Benmohamed, lanceur d’alerte ayant dénoncé des actes de racisme et de maltraitance commis régulièrement par des agents de police dans les cellules du dépôt du tribunal judiciaires de Paris, a été sanctionné pour avoir témoigné de son vécu à l’Assemblée nationale, à l’invitation de la Maison des lanceurs d’alerte.
Sa participation à une audition organisée par les députés Raphaël Gauvain et Olivier Marleix, dans le cadre de l’évaluation de la loi Sapin 2, a valu à M. Benmohamed un nouvel avertissement.
« Nouvel » car cet avertissement s’inscrit dans une longue série de pressions et de réprimandes subies depuis qu’il a révélé au média StreetPress, en juillet 2020, les comportements indignes de certains policiers au dépôt du tribunal judiciaire de Paris.
C’est la sanction de trop ! M. le préfet de Police de Paris, les faits révélés par M. Benmohamed sont graves : racisme, privations, injures, maltraitance… Son engagement à les faire cesser, d’abord par des alertes internes, puis en les signalant aux autorités compétentes, dont l’IGPN, avant de se tourner vers les médias, relève de l’intérêt général. Il en va de la dignité de nos concitoyens et de la confiance entre les forces de l’ordre et la population.
Au lendemain du vote d’une nouvelle loi protégeant les lanceurs d’alerte, il n’est pas acceptable que la première réaction de l’administration face à des faits d’une telle gravité soit de sanctionner et de harceler le lanceur d’alerte, et non de le soutenir.
M. le Préfet, de tels faits ne doivent pas se reproduire. Le harcèlement de l’agent qui les a signalés est contraire à la loi en vigueur et à celle adoptée récemment qui interdisent toute forme de représailles envers une personne signalant, de bonne foi, des atteintes à l’intérêt général.
M. le Préfet, nous vous demandons de retirer l’avertissement infligé au brigadier-chef Amar Benmohamed et de faire cesser sans délai le harcèlement qu’il subit.