Communiqué commun et appel à rassemblement le samedi 30 janvier 2021 de 11h à 14h à la fontaine des Innocents à Paris
Solidarité avec le mouvement social de la jeunesse en Tunisie
Les organisations, associations et syndicats en Europe s’indignent de la répression aveugle et des vagues d’arrestations qui se sont abattues ces derniers jours sur des centaines de jeunes des quartiers populaires dans de nombreuses villes tunisiennes. Ces jeunes qui subissent une paupérisation croissante ne font que réclamer ce qui, il y a dix ans, a donné lieu à « la révolution pour la dignité » à savoir : leur droit au travail, à la liberté, à la justice et à l’égalité.
Ces organisations, associations et syndicats rappellent avec force au gouvernement tunisien qu’il est tenu de respecter les principes consacrés par la Constitution de 2014 qui font obligation à l’Etat tunisien de respecter la dignité de ses citoyens. Ils condamnent le recours aux mauvais traitements, à la torture et aux procédures judiciaires expéditives.
Ils considèrent que l’absence de toute remise en cause des choix de l’ancien régime de la part des gouvernements tunisiens qui se sont succédé depuis 2011 n’a fait qu’appauvrir davantage la population, particulièrement les catégories sociales précaires et contraint des milliers de jeunes et d’adultes à des petits boulots précaires alimentant ainsi les circuits de l’économie informelle et ceux de l’immigration irrégulière ou de l’extrémisme. Une telle situation qui ne pouvait qu’aboutir à la confrontation avec le pouvoir qui, aujourd’hui encore et de nouveau, ne répond à leur désarroi et à leurs revendications légitimes que par la répression.
Ces mouvements des jeunes tunisiens sont révélateurs non seulement de l’impasse économique et sociale dans laquelle le gouvernement tunisien a plongé la société, mais aussi du cynisme de l’Union Européenne et des gouvernements qui la composent, en maintenant la dette qui pèse sur le pays. Plus que jamais il est nécessaire d’abroger cette dette et de donner des perspectives à la jeunesse tunisienne de vivre et travailler au pays.
Au nom de notre attachement aux principes de justice et de liberté pour tous les peuples et au droit de la jeunesse à une vie digne et décente, nous appelons le gouvernement tunisien à libérer toutes les personnes injustement arrêtées et à prendre des mesures correspondant aux aspirations du peuple tunisien et aux objectifs de sa révolution.
Nous appelons également toutes celles et tous ceux épris de démocratie, de liberté et de justice en Europe et de par le monde à faire pression sur les autorités tunisiennes afin que la révolution de 2011 ne se transforme pas en un cauchemar où les pratiques répressives du passé tiendront lieu de réponse aux aspirations légitimes du peuple tunisien.
Nous appelons à un rassemblement samedi 30 janvier de 11h à 14h à la fontaine des Innocents à Paris.
Les évènements et les manifestations qui se déroulent actuellement dans de nombreuses régions et villes en Tunisie viennent nous rappeler la gravité de la situation politique et socio-économique dans le pays. Dix ans après le déclenchement de la révolution, le processus de transition vers la démocratie est en panne.
Les groupes sociaux (en particulier des jeunes issus des quartiers populaires) s’élèvent aujourd’hui contre la stigmatisation dont ils font l’objet, contre l’absence de perspectives, contre l’absence de toute réponse politique ou économique crédible, contre un système qui dévoile, chaque jour davantage, ses défaillances et ses orientations contraires aux aspirations de l’écrasante majorité du peuple tunisien.
Le collectif de soutien aux mouvements sociaux en Tunisie appelle à un rassemblement :
Samedi 30 janvier de 11h à 14h
À la Fontaine des innocents à Paris
(M° Chatelet-Les-Halles)
Pour apporter tout notre soutien aux forces vives représentées par les jeunes, les citoyens et les citoyennes engagés pour la démocratie, la justice sociale et la réalisation des objectifs de la révolution.
- Non à la criminalisation et la stigmatisation des mouvements sociaux et la mise en cause du droit à manifester garanti par la constitution
- Non aux réponses sécuritaires aux aspirations légitimes du peuple tunisien
- Pour la libération inconditionnelle des manifestants des quartiers populaires et des activistes.
- Pour une solidarité active avec les mouvements sociaux en Tunisie
- Pour la justice sociale, l’accès à la dignité pour tous et toutes, le respect des droits humains et l’État de droit
Paris, le 28 janvier 2021