La LDH soutient le film documentaire « le vénérable W.», de barbet Schroeder

affiche vénérable W

 

Ce vénérable-là n’a rien de respectable ni de sage ! En effet le moine bouddhiste Ashin Wirathu prêche depuis des années la haine contre la population musulmane en Birmanie. Depuis 2001, Wirathu, à la tête du mouvement nationaliste et islamophobe « 969 » (chiffre qui symbolise les trois joyaux du bouddhisme), prêche l’éradication de la minorité musulmane des Rohingyas. Les échos des persécutions dont est victime cette communauté nous parviennent régulièrement mais il est difficile d’imaginer que le bouddhisme, religion de 90% des Birmans, fondée sur un mode de vie pacifique, tolérant et non-violent, puisse engendrer et tolérer autant de haine.

Parce qu’il pense que « chaque époque voit naître ses propres manifestations du mal » Barbet Schroeder nous livre ici le dernier volet d’une “Trilogie du mal”, commencée avec Général Idi Amin Dada (1974) sur le dictateur ougandais, puis L’Avocat de la terreur (2007) sur Jacques Vergès. Pourtant le réalisateur a toujours considéré le bouddhisme comme « l’un des trésors les plus précieux de l’humanité » mais il a été alerté par un rapport de la faculté de droit de l’université de Yale qui, dénonçant un début de génocide à l’encontre de la minorité musulmane des Rohingyas, incriminait précisément un mouvement de moines extrémistes et suppliait les Nations Unies d’intervenir. Il a donc décidé de se rendre en Birmanie où il a tourné ce documentaire sur le moine Wirathu et la face cachée du bouddhisme en Birmanie. Le film cherche à pénétrer la psychologie du moine et observe comment l’islamophobie et le discours de haine se transforment en violence et en destruction. Quel que soit le continent, les ressorts en sont toujours les mêmes : « Ils ne sont pas chez eux, ils prennent nos femmes, notre argent, notre place… », telle est la teneur des discours du moine devant des foules fascinées.

Au-delà des entretiens avec Wirathu qui nous glacent d’effroi devant une haine si profonde, le réalisateur interroge des défenseurs des droits de l’Homme et reprend des images d’archives, anciennes ou très récentes, montrant les exactions : villages brûlés, hommes battus à mort… Tout cela alors que le pouvoir est maintenant « plus ou moins » partagé entre deux sous-groupes, les militaires et Aung San Suu Kyi,  qui semble pour le moins avoir laissé faire,  notamment lors des répressions de fin 2016.

Le film laisse donc peu d’espoir sur une amélioration prochaine du sort des Rohingyas Ainsi que le dit Barbet Schroeder dans le dossier de presse : «Les “axes du mal” et les populismes n’ont pas de frontières…»

 

Le vénérable W.

Sortie : 7 juin 2017

Année de production : 2016

Durée : 1h40

Distribution : Les Films du Losange

Réalisation – scénario : Barbet Schroeder

 

 

 

 

 

 

 

 

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