Bahreïn, 2 ans après le début du soulèvement populaire : la répression continue


Communiqué interassociatif

Rassemblement interassociatif JEUDI 14 FEVRIER À 13H

Place Stravinsky, 75004 Paris

Deux ans après le début du soulèvement d’un peuple bahreïni en quête de démocratie et de liberté, la répression se poursuit et les autorités violent quotidiennement leurs engagements en matière de droits de l’Homme et leurs promesses de changement. Nos associations appellent à la libération immédiate des prisonniers d’opinion, au respect du droit à la liberté d’expression, d’opinion et d’association et la justice pour les victimes de violations graves des droits humains.



Le 14 février 2011, des manifestants pacifiques se rassemblaient à la place de la Perle à Manama pour réclamer plus de libertés et de démocratie au royaume de Bahreïn. Le gouvernement a répondu avec une extrême violence.

Les arrestations et les condamnations de défenseurs des droits humains, de journalistes ainsi que de simples militants restent monnaie courante. Elles s’accompagnent souvent de mauvais traitements, voire de tortures. Des enseignants et des personnels de santé ont été arrêtés et condamnés pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions en appuyant les demandes des manifestants ou en dispensant des soins aux victimes de la répression. Les exemples d’arrestations visant à sanctionner l’exercice légitime de libertés fondamentales sont nombreux : Nabeel Rajab, président du Centre bahreïni des droits de l’homme (BCHR) a été condamné à deux ans de prison en appel pour avoir pris part à des rassemblements pacifiques et appelé à y participer. Le photographe Ahmed Humaidan est toujours incarcéré depuis le 29 décembre 2012, officiellement poursuivi pour avoir attaqué le commissariat de police de Sitra en avril 2012, alors qu’il était sur les lieux pour y prendre des photos des exactions commises par les forces de l’ordre. Sayed Yousef Al-Muhafda reste quant à lui poursuivi pour n’avoir fait que son travail de documentation et d’information sur les violations des droits de l’homme. Treize militants, activistes politiques et défenseurs des droits de l’Homme ayant soutenu pacifiquement le mouvement de protestation ont été très lourdement condamnés, pour certains à la réclusion à vie, comme Abdulhadi al-Khawaja ou Abduljalil Al-Singace.

Le pouvoir veut réduire au silence les acteurs de l’information et tente de minimiser voire de dissimuler les informations sur la répression et le traitement des prisonniers. L’impunité prévaut et les poursuites à l’encontre des auteurs d’abus commis dans le cadre de la répression des manifestations restent l’exception, malgré l’acceptation par les autorités bahreïnies des recommandations de la Commission d’enquête indépendante du Bahreïn (BICI), mise en place par le décret royal pour enquêter sur les atteintes aux droits humains commises durant les manifestations de 2011.

Il est temps de rappeler aux autorités bahreïnies les engagements qu’elles ont pris non seulement auprès la communauté internationale, en particulier au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations unies mais aussi envers le peuple bahreïni.

Paris, le 11 février 2013

Télécharger l’affiche de la manifestation

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