La LDH soutient le film À l’ombre de la République de la réalisatrice Stéphane Mercurio

Sortie en salles le 7 mars 2012

On connaît le travail remarquable que réalise le Contrôleur général des lieux de privation de liberté depuis 2008, notamment par les rapports qu’il publie régulièrement. On se souvient du film À côté soutenu par la LDH : les prisonniers y étaient omniprésents même si on ne les voyait jamais.


Après ce film, Stéphane Mercurio a souhaité poursuivre sa réflexion sur la privation de liberté. Elle a rencontré Jean-Marie Delarue qui souhaitait faire toute la lumière sur son travail. Cela nous vaut le formidable documentaire, « À l’ombre de la République », dans lequel la caméra suit Jean-Marie Delarue et plusieurs contrôleurs de ses services dans leurs rencontres avec des prisonniers, mais aussi avec des personnes enfermées dans les hôpitaux psychiatriques.

Ce documentaire montre le travail pointilleux des contrôleurs dans l’examen de lieux d’enfermement comme la maison d’arrêt de Versailles, la prison de Bourg-en-Bresse, la centrale de l’Ile de Ré, l’hôpital psychiatrique d’Evreux. Rien ne leur échappe : mesures des cellules, état des sanitaires ; questions sur la nourriture, l’organisation des parloirs, les possibilités de téléphoner, les conditions de travail des détenus mais aussi des surveillants. Malgré que le centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse soit tout neuf et les détenus seuls dans leur cellule, ces derniers le trouvent inhumain par manque de personnel et d’activités, « remplacés » par les médicaments généreusement distribués.

Mais la mission du Contrôleur général de « veiller à ce que les personnes privées de liberté soient traitées avec humanité et dans le respect de la dignité inhérente à la personne humaine » le conduit à poser aussi des questions concernant le sens de la peine, sur ce que signifie la réinsertion… Les détenus témoignent : « nous avons fait des conneries, c’est normal qu’on paie. Mais, et après ? ». Un détenu de Saint-Martin-de-Ré se confie : arrêté à 18 ans, jeune banlieusard illettré, ne comprenant pas ce qui lui arrive lors de son procès, condamné à la perpétuité, en prison depuis trente ans, il conclue : « comment voulez vous aujourd’hui que je me réinsère ? » Cela illustre avec un réalisme cruel la question que pose la perpétuité réelle.

Si « Une société se juge à l’état de ses prisons », le documentaire À l’ombre de la République en est un témoin poignant et indispensable.

Documentaire (2011)

Réalisatrice : Stéphane Mercurio

Durée : 100 mn

Production / Distribution : ISKRA

Site du Contrôleur Général des lieux de privation de libertés : http://www.cglpl.fr/

Communiqués de la LDH

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