28e Université d’automne : Luttes des femmes dans le monde et mouvements féministes

Le féminisme est plus que jamais en questions : il connaît une indéniable actualité, une diffusion mondiale, en même temps qu’il n’est jamais apparu aussi fragmenté qu’aujourd’hui. On assiste à une forte implication des féministes (avec parfois des divisions) autour de la question écologique, de la justice sociale, de l’antiracisme, des religions et de la laïcité. Si le mouvement #metoo a mis sur le devant de la scène les questions de harcèlement et de violences sexuelles ou encore de représentations des femmes dans les cultures, d’autres combats dans d’autres espaces que l’Europe ou les Etats-Unis ou concernant d’autres sphères de la vie sont peu ou mal connus.

En effet, les femmes sont sur plusieurs fronts à la fois : elles participent ou ont participé à de nombreuses luttes de libération, en même temps qu’elles se battent pour leurs droits dans des contextes historiques, géographiques et culturels variés.

Si l’égalité entre les femmes et les hommes n’est acquise nulle part, son principe est aujourd’hui plus largement établi dans les pays où le patriarcat comme système juridique familial a été aboli. Mais malgré ces évolutions juridiques récentes (en France, par exemple, le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes n’est inscrit dans la constitution qu’en 1946, le droit de travailler et gérer ses biens propres sans l’accord du mari en 1966, la notion de chef de famille ne disparaît qu’en 1970, l’interruption volontaire de grossesse est autorisée temporairement en 1975, légalisée en 1980, etc.), de nombreux droits comme celui à l’avortement sont remis en cause dans plusieurs pays. La culture patriarcale reste dominante et les discriminations systémiques subies par les femmes, de même que les violences, en témoignent. Cette situation exige de porter un regard décentré sur les formes de la domination masculine et/ou patriarcale dans le monde, et sur les formes des luttes des femmes.

En effet, dans de nombreux pays, le patriarcat est encore inscrit dans la loi, et les droits des femmes dans leur ensemble ne sont pas reconnus. En outre, la condition des femmes est aggravée par la pauvreté, les guerres et l’émergence de mouvements conservateurs, qu’ils soient religieux ou non. Si les femmes subissent des oppressions communes liées à leur condition de femme, ces oppressions s’imbriquent à d’autres inégalités ou discriminations liées à leur classe sociale, situation de minorités, origine, cultures, etc.

Par ailleurs, la place des femmes comme actrices de l’histoire est un enjeu politique. Quelle part leur est faite dans l’historiographie ? Faut-il considérer que les luttes pour les droits des femmes commencent à partir du moment où s’est forgé le concept de féminisme, ou que ces luttes pour l’égalité sont une constante de l’histoire avec des systèmes juridiques qui évoluent vers une plus grande ou une moins grande égalité ?

L’objectif de cette université d’automne est double : d’une part, analyser les évolutions de la condition des femmes et leurs luttes dans différentes régions, d’autre part, rendre compte des débats qui traversent le féminisme. En effet, de nouveaux concepts (théorie du genre, intersectionnalité, féminisme queer) ou des questions (prostitution, gestation pour autrui) sont en débat. Enfin, nous nous demanderons comment les différents acteurs sociaux se saisissent de cette question ou parfois, l’instrumentalisent.

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