Appel à manifester le samedi 23 novembre contre les violences faites aux femmes

Communiqué LDH

« La violence à l’égard des femmes traduit des rapports de force historiquement inégaux entre hommes et femmes, lesquels ont abouti à la domination et à la discrimination exercées par les premiers et freiné la promotion des secondes, et elle compte parmi les principaux mécanismes sociaux auxquels est due la subordination des femmes aux hommes. » (Déclaration de l’ONU en 1994)



La Journée internationale de lutte contre les violences envers les femmes n’est pas un simple rituel. Elle rappelle que le monde n’en a pas fini avec les inacceptables violences commises contre les femmes : le viol comme arme de guerre, les agressions contre des fillettes revendiquant leur scolarisation, la traite des femmes, la lapidation, les mutilations sexuelles, les violences conjugales, le harcèlement… En France même, les violences contre les femmes sont une réalité quotidienne, dans le couple comme dans l’espace public. Seulement un viol sur dix, autant que l’on puisse évaluer, fait l’objet d’une plainte à laquelle justice n’est rendue ni assez rapidement ni, souvent, dans le respect de la dignité de la victime.

Les luttes féministes ont progressivement fait admettre que la violence contre les femmes, au-delà des comportements individuels, reste le symptôme le plus grave d’un système de domination séculaire et universel, le patriarcat. Cette question appelle une réponse politique.

La loi de juillet 2010 constituait une avancée, mais incomplète, uniquement répressive, avec une ordonnance de protection mal connue et mal appliquée, sans formation des personnels concernés et sans moyens. La LDH prend acte de la volonté du gouvernement actuel et des nouvelles avancées que constitue le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, comme l’abandon de la dangereuse médiation pénale. Mais elle rappelle la nécessité que la loi comporte un véritable volet préventif et éducatif, mobilisant les médias et l’Education nationale, et que soient mis en place les moyens de son application réelle, à commencer par la formation des personnels concernés, par une aide suffisante aux associations en charge des femmes victimes de violence et par des mécanismes de contrôle de l’application de la loi. Elle rappelle, enfin, que cette loi doit s’appliquer à toutes les femmes, y compris les étrangères non communautaires et les prostituées.

Paris, le 20 novembre 2013

Communiqués de la LDH

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