Etre un défenseur des droits de l’Homme n’est pas facile tous les jours. Ce film nous montre le sort qui est réservé en Iran à ceux qui osent mener ce combat. Une jeune femme avocate (admirable, Leyla Zareh) à qui on a retiré sa licence d’exercer, est enceinte de quelques mois. Elle vit seule car son mari journaliste vit dans la clandestinité. Traquée par les autorités, se sentant étrangère et surtout sans avenir dans son propre pays, elle décide de fuir…
Ce film nous montre son combat pour avorter et pour obtenir le visa qui lui permettra de partir. Nous voyons combien le régime iranien traite les femmes en mineures : pour toute démarche l’autorisation ou la présence du mari est demandée, mais quelques billets discrètement glissés font oublier son absence. Outre cette corruption qui se généralise, nous voyons aussi comment ce régime pervertit les rapports humains, où la suspicion est omniprésente et la solidarité de plus en plus absente. Ce film ne se veut pas politique mais tout dénonce le régime iranien, qui n’hésite pas à condamner ses réalisateurs de talents, et qu’importe que ce film ait obtenu le prix de la mise en scène au festival de Cannes 2011 dans la catégorie « Un certain regard ». Ce sera sans doute un handicap supplémentaire pour sa sortie en Iran. Un regard d’autant plus indispensable sur l’Iran.
Mohammad Rasoulof a été arrêté et inculpé en 2010 pour « actes et propagande hostiles à la République Islamique d’Iran ». Il a été condamné, avec Jafar Panahi, à six ans de prison et à vingt ans d’interdiction de tourner et de quitter l’Iran. Libéré en attendant le jugement de son appel, il parvient à tourner Au revoir (Bé Omid É Didar) dans des conditions semi-clandestines. Mohammad Rasoulof est actuellement dans l’attente d’un nouveau verdict. Il risque de retourner six ans en prison.
Visionnez la bande annonce.
Au revoir
Film, 2011
1h44
Réalisation, scénario, production : Mohammad Rasoulof
Producteurs exécutifs : Rozita Hendijanian Dariuosh Ebadi
Distribution : Pretty Pictures
Sortie : 7 septembre 2011