41e congrès : la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) a 100 ans !

La FIDH et son organisation membre française, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) organisent le 41e congrès de la FIDH, à Paris, du 23 au 27 octobre 2022. Ce congrès marque également le centenaire de la création de la FIDH, dont le siège est depuis l’origine à Paris. Un manifeste a été écrit à cette occasion, permettant de poser les fondations d’un nouveau siècle de défense des droits humains.

Lire le manifeste de la FIDH publié à l’occasion du congrès.

Paris, le 25 octobre 2022

Communiqués de la LDH

Lettre ouverte : l’Anafé appelle les parlementaires à visiter et fermer les zones d’attente

Communiqué de l’Anafé, dont la LDH est membre

Dans une lettre ouverte adressée à la Première ministre, au ministre de l’Intérieur et aux parlementaires français le 25 octobre 2022, l’Anafé appelle à mettre fin à l’enfermement des personnes étrangères aux frontières et invite les parlementaires à se rendre en zone d’attente pour exercer leur droit de regard.

Les zones d’attente sont des lieux d’enfermement aux frontières françaises, cachées dans les aéroports, les ports et les gares desservant des destinations internationales. Y sont privées de liberté des demandeurs d’asile et des personnes étrangères à qui la police aux frontières refuse l’entrée sur le territoire. Zones aux conditions d’enfermement indignes, le ministère de l’intérieur en recensait pourtant 98 en novembre 2021. Chaque année, des milliers de personnes étrangères sont enfermées en zone d’attente puis refoulées vers leur pays de provenance.

Depuis la création  des zones d’attente en 1992, l’Anafé constate que l’enfermement est générateur de souffrance et de violences. Les violations des droits en zone d’attente sont nombreuses et graves : violations du droit d’asile, difficulté ou absence d’accès aux soins, non prise en compte de la vulnérabilité, enfermement de mineurs isolés ou accompagnés, absence d’accès à un interprète, à un avocat, au juge… Les zones d’attente sont révélatrices du caractère aléatoire et arbitraire des politiques migratoires.

« Député.es et sénateur.rices vont être amené.es à débattre puis à voter dans les prochains mois un texte concernant les personnes étrangères et le traitement qui leur sera réservé dans les prochaines années. L’Anafé tient à partager avec les parlementaires ses 30 ans de constats et d’expertise et à les inviter à visiter les zones d’attente afin que les violences quotidiennes subies pas les personnes enfermées aux frontières françaises ne soient plus ignorées et qu’un débat parlementaire permette d’y mettre fin », déclare Alexandre Moreau, président de l’Anafé.

À rebours des projets en discussion au niveau européen[1][1] et au niveau national, l’Anafé appelle le législateur à mettre fin à l’enfermement aux frontières des personnes étrangères et exercer son droit de visite dans les zones d’attente pour constater lui-même les conditions d’enfermement indignes et les violations des droits qui y ont cours.

Paris, Le 25 octobre 2022

 

Communiqués de la LDH

Annulation des arrêtés préfectoraux – Une victoire pour la solidarité à Calais

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Par une décision prise le 12 octobre, le tribunal administratif de Lille a annulé trois des arrêtés préfectoraux interdisant les distributions gratuites de repas et d’eau à certains endroits de Calais et de ses alentours. Il s’agit d’une victoire pour les acteur-ice-s solidaires des personnes en situation d’exil à la frontière franco-britannique. 

Cette décision qui selon notre avocat M. Patrice Spinosi “est un précédent déterminant”,  portait sur les arrêtés concernant la période du 1er octobre au 12 janvier 2020, ils ont été renouvelés quasiment tous les mois jusqu’en septembre 2022. A travers eux, ce sont entre 300 et 1500 personnes en situation d’exil bloquées à la frontière qui sont ciblées au quotidien et parmi elles, des mineurs non accompagnés, des familles, des femmes seules et des hommes isolé-e-s en situation particulièrement précaire. 

Les lieux de vie visés sont pour la plupart délaissés par les services de l’Etat et l’accès à l’eau et à la nourriture n’est rendu possible que par l’engagement de structures indépendantes qui agissent malgré la limite de leurs ressources et la répression accrue qu’elles connaissent. 

Par sa décision, le tribunal administratif reconnaît que “Les distributions assurées par l’Etat sont quantitativement insuffisantes” quelque soit le nombre de personnes dépendantes de ces distributions et que les arrêtés n’ont pour seul effet que “de compliquer considérablement la possibilité pour ces populations précaires d’accéder, à des distances raisonnables de leurs lieux de vies qui soient compatibles avec la précarité de leurs conditions, à des biens de première nécessité”. 

Il s’agit d’une avancée pour la reconnaissance du caractère indispensable des activités des associations indépendantes tant que l’Etat n’assurera pas les services essentiels de distributions d’eau et de nourriture aux personnes exilées bloquées à la frontière. 

Ces arrêtés ne sont qu’un des nombreux outils utilisés par la préfecture pour entraver les activités des personnes solidaires à la frontière. Entre janvier et août 2022, Human Rights Observers a enregistré 215 formes d’intimidation de la part des autorités envers les acteur-ice-s solidaires à Calais incluant les éloignements forcés des lieux de vie des bénévoles, des contrôles d’identité, les fouilles de véhicules, les demandes d’arrêt de distribution pour la plupart justifiées par les arrêtés préfectoraux. A titre d’exemple, le Calais Food Collective a reçu plus de 1500 euros d’amendes sur leurs véhicules depuis 2022 à l’occasion de leurs activités de distribution d’eau et de nourriture des personnes dans le besoin. 

Par ces mesures, l’Etat cherche à faire perdurer le harcèlement des personnes exilées présentes à Calais et ses alentours, dégrader leurs conditions de vie et les dissuader de rester dans la ville et sur le littoral. Aujourd’hui, les conditions de « non-accueil » ont des effets concrets sur la santé des personnes, dont la santé psychique, cela atteint à la dignité humaine et accentue les vulnérabilités des personnes.

Cette victoire est très importante pour tout ce que ces arrêtés ont représenté à Calais : l’entrave à la solidarité, l’empêchement d’un accès minimal au droit et aux services de premières nécessités pour les personnes exilées et leur criminalisation et celle de leurs allié-e-s. 

Nous demandons aux autorités de mettre en place des conditions d’accueil des personnes exilées dignes et humaines et nous continuerons à dénoncer la violence institutionnelle et les politiques de non-accueil à la frontière franco-britannique.

Signataires

Auberge des Migrants, Calais Food Collective, La Cimade, Collective Aid, Emmaüs France, Fondation Abbé Pierre, Human Rights Observers, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Médecins du Monde, Refugee Women Center, Salam Nord/Pas-de-Calais, Secours Catholique Caritas France et Secours catholique – délégation du Pas-de-Calais, Utopia 56, Woodyard.

Paris, le 20 octobre 2022

Communiqués de la LDH

25 octobre 2022 – Tribune collective “Assez d’acharnement à l’encontre de Jean-Marc Rouillan” publiée sur Mediapart

Tribune collective signée par la LDH

En juin dernier, la Cour européenne des droits de l’Homme a fermement sanctionné la France pour le traitement pénal qu’elle réserve à l’écrivain et militant politique Jean-Marc Rouillan, en particulier pour sa condamnation à 18 mois de prison pour « apologie du terrorisme ». Un ensemble de personnalités et d’organisations dénoncent un « acharnement judiciaire » qui « s’inscrit dans un contexte inquiétant de durcissement global des dispositifs répressifs à l’encontre de pans entiers de la population et de différentes tendances de l’opposition politique. »

 

Le 23 juin dernier, la Cour européenne des droits de l’Homme a fermement sanctionné la France pour le traitement pénal qu’elle réserve à l’écrivain et militant politique Jean-Marc Rouillan, en particulier pour sa condamnation à dix-huit mois de prison pour « apologie du terrorisme ». 

Dans sa décision, la Cour européenne des droits de l’Homme s’oppose clairement à la brutalité de la sanction pénale et à l’emprisonnement de Jean-Marc Rouillan, considéré comme une « ingérence » démesurée « dans le droit à la libre expression ». En d’autres termes, il s’agit pour la Cour de mettre un terme à l’acharnement subi par un ancien prisonnier de 70 ans.

Car depuis sa première sortie de prison en 2007, la justice antiterroriste ne laisse aucun repos à Jean-Marc Rouillan. Après 28 ans passés en prison dont 7 années à l’isolement total, il a pourtant purgé sa peine pour ses activités  dans les années 1980. Malgré cela, les procédures à son encontre s’enchainent : réincarcéré pour deux ans et demi en 2008 pour avoir déclaré qu’il n’avait pas de regret dans une interview donnée à l’Express ; puis condamné à nouveau en 2016 pour « apologie du terrorisme » à partir de propos tronqués et instrumentalisés par l’Etat et enfin menacé de réincarcération à deux reprises en 2020 en raison de dysfonctionnements techniques de son bracelet électronique.

En réalité, les juges antiterroristes semblent prêts à tout pour renvoyer Jean-Marc Rouillan en prison, même s’il faut fouler au pied le droit et les droits fondamentaux.    

En effet, Jean-Marc Rouillan est convoqué le 26 octobre prochain devant le tribunal de l’application des peines à la demande du procureur antiterroriste. Celui-ci exige sa réincarcération avec révocation de son sursis.

La CEDH « estime que l’ingérence dans la liberté d’expression du requérant que constitue la peine qui lui a été infligée n’était pas « nécessaire dans une société démocratique ». Elle conclut qu’il y a eu violation de l’article 10 de la convention « en ce qui concerne la lourdeur de la sanction pénale infligée. » Et le procureur passe outre en voulant faire appliquer cette peine jusqu’au bout.

Devrait-on considérer que Jean-Marc Rouillan n’est pas un justiciable comme les autres ? 

Que sa condamnation devrait être perpétuelle et son cas échapper à la logique pure et simple du droit ?

Nous, signataires de cette tribune, quel que soit notre avis sur les activités de Jean-Marc Rouillan dans les années 1970 et 1980 pour lesquelles il a déjà largement purgé sa peine, dénonçons l’acharnement judiciaire dont il est victime. Ce qui se joue va bien au-delà et s’inscrit dans un contexte inquiétant de durcissement global des dispositifs répressifs à l’encontre de pans entiers de la population comme de différentes tendances de l’opposition politique. Il s’agit de ce point de vue d’un enjeu démocratique et de liberté d’expression fondamental.

Lire la tribune et la liste complète des signataires sur Mediapart

Communiqués de la LDH

Pour l’extradition de Sébastien Raoult vers la France

Lettre ouverte de Patrick Baudouin, président de la LDH, à l’attention d’Eric Dupond Moretti, ministre de la Justice

Monsieur le Ministre,

Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation de notre jeune compatriote Sébastien Raoult, originaire d’Epinal, arrêté le 31 mai 2022 à l’aéroport de Tanger alors qu’il s’apprêtait à rentrer en France, et incarcéré depuis lors dans une prison située près de Rabat.

Cette arrestation au Maroc est consécutive à l’émission d’une notice rouge par Interpol sur demande de la justice américaine au motif allégué d’une implication présumée dans une affaire de cybercriminalité visant des entreprises américaines. La peine encourue aux Etats-Unis pour un tel chef d’inculpation pourrait atteindre 116 années d’emprisonnement.

Or, il est essentiel de souligner que Sébastien Raoult a la nationalité française, et qu’à les supposer établis, les actes qui lui sont reprochés semblent avoir été commis, au moins en partie, à partir du territoire français.

La justice française apparait donc bien compétente pour se prononcer sur les faits incriminés dans des conditions respectueuses du droit au procès équitable aussi bien pour la personne poursuivie que pour d’éventuelles victimes lesquelles ne sont nullement réunies en cas d’extradition de Sébastien vers les Etats-Unis, ne serait-ce qu’au regard de l’énormité de la peine encourue.
C’est pourquoi nous vous demandons de mettre en œuvre, avant qu’il ne soit pas trop tard, le processus judiciaire permettant d’obtenir des autorités marocaines l’extradition de Sébastien Raoult vers la France afin qu’il puisse être jugé dans notre pays.

Nous vous remercions par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à la présente correspondance, que nous nous réservons de rendre publique, en espérant qu’il y soit donné une suite favorable.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de toute ma considération.

Patrick Baudouin,
Président de la LDH

Communiqués de la LDH

Forum pour le centenaire de la FIDH

Intervenant-e-s

Mary Lawlor, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains

Béatrice le Fraper du Hellen, directrice des Nations unies, des organisations internationales, des droits de l’Homme et de la francophonie, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, France

Drissa Traoré, consultant de la FIDH, Mali

Shawan Jabarin, directeur de Al-Haq, Palestine

Natalia Morozova, membre de Human Rights Center Memorial, Russie une organisation lauréate du prix Nobel de la paix 2022

Oleksandra Maatviichuk, directrice exécutive du Centre pour les libertés civiles, Ukraine une organisation lauréate du prix Nobel de la paix 2022

Yasmin Ullah, activiste rohingya, présidente du conseil d’administration d’ALTSEAN, Birmanie

Modérateur

François Sergent, journaliste

Communiqués de la LDH

La LDH soutient “Ariaferma”, un film de Leonardo di Costanzo

Sortie en salle le 14 octobre 2021

Accrochée aux montagnes sardes, Mortana, une prison vétuste, est en cours de démantèlement quand le transfert des douze détenus restants est soudain suspendu pour des questions administratives jusqu’à une date indéterminée. Gargiulo, le surveillant le plus expérimenté, est alors chargé de faire fonctionner la prison quelques jours encore avec une équipe réduite de quinze agents pénitentiaires. Toutes les activités sont également suspendues, il n’y a plus de visites, plus de cuisines non plus, les repas seront livrés de l’extérieur. Les prisonniers sont regroupés, seul ou à deux, dans des cellules de la dernière partie de la prison. Arrive alors un nouveau prisonnier, le jeune Fantaccini, un habitué de la prison pour de petits délits mais apparemment très affecté de se retrouver là pour des motifs plus graves. Gargiulo va lui demander de distribuer les gamelles des repas, que tous les prisonniers renvoient comme un seul homme ; ils veulent commencer une grève de la faim en signe de révolte contre ce huis-clos absolu qui leur est imposé jusqu’au prochain transfert. La situation est totalement bloquée, la tension monte et c’est alors que Lagioia, prisonnier qui purge une longue peine et fait figure de leader, propose que soient rouvertes les cuisines : il se chargera lui-même de nourrir tout le monde, agents pénitentiaires et prisonniers, si on leur livre “du cru”.  A la surprise générale, et pour éviter de remonter jusqu’à la direction de la prison, Gargiulo accepte et prend la responsabilité d’accompagner Lagioia aux cuisines, avec Fantaccini pour aider ce dernier. Lagioia, dur et plutôt impavide, essaie d’échanger avec le garçon dont il perçoit le profond désarroi, mais ce dernier reste obstinément muet, et après la visite d’un avocat commis d’office qui lui annonce qu’il doit passer le lendemain au tribunal, tente désespérément de se cacher…

Peu à peu, à la faveur de ces circonstances exceptionnelles, dans un univers hors du temps, vont s’instaurer une manière de dialogue entre Gargiulo et Lagioia, ainsi qu’une sorte de communauté éphémère mais réelle, où toutes les règles s’inversent, où tous les rôles, tous les a priori carcéraux se bousculent, et où ont lieu naturellement des échanges imprévus. Et de fait, toutes les, situations générant une tension dramatique forte, dont on ignore si elles iront jusqu’au conflit ou au rapport de force, sont ensuite désamorcées par le biais de relations humaines qui prennent inopinément le dessus, que ce soit l’entraide, la solidarité, parfois même une sorte de complicité… Ainsi, un orage éclate soudain, provoquant une panne générale d’électricité, les groupes électrogènes sont hors d’usage, et tous, gardiens et prisonniers, finissent par se retrouver pour un repas en commun autour d’une même table où, à la fin, circule une bouteille de vin sans que Gargulio y prête une réelle attention…

Leonardo di Costanzo et son équipe, pour faire ce film, ont visité de nombreuses prisons et se sont entretenus avec des agents pénitentiaires, des gardiens et des condamnés, parfois réunis ensemble. “Dans ces cas-là, dit le réalisateur, une atmosphère inattendue de convivialité s’installait…puis une fois les échanges passés, chacun reprenait son rôle. […] Étrangers à l’univers pénitentiaire, le retour brutal à la réalité nous désorientait. C’est justement ce sentiment de désorientation qui a motivé la réalisation de ce film : Ariaferma ne traite pas des conditions de vie dans les prisons italiennes. C’est plus probablement l’absurdité de la prison elle-même que questionne le film”.

C’est ce questionnement, ce balancement entre d’un côté la règle et l’ordre, et de l’autre le surgissement inattendu et presque transgressif d’une humanité latente chez les uns et les autres lorsqu’il s’agit de résoudre des conflits, qui fait la force de ce film superbe, à la limite d’une utopie ; film superbe également par le noir et blanc de ses images, son esthétique dépouillée, sa musique discrète mais prégnante et la qualité de ses acteurs, connus ou non professionnels, tous d’une présence extraordinaire.

Mots-clés : lieux de privation de liberté, prison, droits et libertés, système pénitentiaire.
Réalisation : Leonardo di Costanzo
Production et distribution : Survivance, France, 2021, 1h57

Communiqués de la LDH

La France doit sortir du Traité sur la charte de l’énergie

Lettre ouverte d’une trentaine d’organisations de la société civile, dont la LDH, demandant aux membres du gouvernement de sortir la France du Traité sur la charte de l’énergie

Le gouvernement français va devoir se prononcer d’ici à mi-novembre sur le maintien de la France au sein du très décrié Traité sur la charte de l’énergie, ce Traité nocif qui retarde, renchérit ou bloque la transition énergétique.

Alors que le Haut conseil pour le climat vient de publier un avis qui recommande « un retrait coordonné du TCE et par la France et les Etats-membres de l’UE », que l’Espagne, les Pays-Bas et la Pologne ont annoncé s’en retirer – après l’Italie dès 2015 – et que la France est désormais poursuivie par un investisseur allemand au titre du TCE, plus d’une trentaine d’organisations de la société civile écrivent à plusieurs ministres du gouvernement pour les appeler à ce que la France se retire au plus vite du Traité sur la charte de l’énergie et vote contre le projet de TCE rénové lors du prochain vote du Conseil des ministres de l’UE.

À quelques semaines de la COP27 sur le climat (6 novembre-18 novembre), et alors que le GIEC a mis à l’index le TCE comme un frein aux politiques climatiques ambitieuses, les organisations invitent également toutes celles et ceux qui le souhaitent à se joindre à cette action en envoyant la même lettre par cet outil électronique.

Destinataires :

Bruno Le Maire, Ministre de l’économie et des finances

Christophe Béchu, Ministre de la transition écologique

Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la transition énergétique

Olivier Becht, Ministre délégué au commerce extérieur

Laurence Boone, secrétaire d’Etat chargée de l’Europe

 

A l’heure où la catastrophe climatique s’aggrave, les tensions géopolitiques s’accentuent et les prix de l’énergie s’envolent, comment la France pourrait-elle rester membre d’un traité, le Traité sur la charte de l’énergie, qui retarde, renchérit ou bloque la transition énergétique d’ampleur dont le besoin et l’urgence se font sentir de toute part ?

Comment accepter de rester membre d’un traité qui permet à des industriels de poursuivre des États pour leurs politiques de fermeture de centrales au charbon (Pays-Bas), d’interdiction de forages pétroliers (Italie), de restriction sur l’utilisation des techniques d’exploitation les plus néfastes (Slovénie), ou d’adaptation des mesures de soutien aux énergies renouvelables (Espagne, France) (1) ?

Cela fait désormais de nombreuses années que nos organisations alertent quant aux dangers que représente le Traité sur la charte de l’énergie (2), et plus d’un million de personnes en Europe ont signé une pétition pour demander l’UE et les États-membres à se retirer du TCE (3). Après avoir été menacée de poursuites au moment de l’examen de la Loi Hulot sur les hydrocarbures, au point que celle-ci soit édulcorée, la France est désormais poursuivie par un investisseur allemand suite à la révision à la baisse des tarifs d’achat de l’électricité photovoltaïque, décidée en 2020 (4).

La France va-t-elle rester sans réagir face à ce traité nocif tant pour la transition énergétique que pour la capacité des pouvoirs publics de réguler finement le secteur ? Nos organisations invitent toutes celles et ceux que ce Traité révolte à nous rejoindre (https://s.42l.fr/Exit-TCE-Maintenant) pour appeler solennellement le gouvernement français à ce que la France :

  • se retire du Traité sur la Charte de l’énergie

  • vote contre le projet de nouveau Traité sur la charte de l’énergie lors du prochain vote du Conseil des ministres de l’UE

  • intervienne pour empêcher l’intégration d’autres pays du Sud à ce Traité nocif

Signé en 1994 et entré en vigueur en 1998, le TCE est un vestige du passé : il visait à encourager et à protéger les investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur de l’énergie, en particulier dans les pays de l’ex-Union soviétique. Trente ans plus tard, cela n’a plus aucun sens : alors que l’urgence climatique impose une fermeture accélérée d’un certain nombre d’infrastructures fossiles existantes et une régulation fine du secteur de l’énergie, le TCE fragilise considérablement la capacité des pouvoirs publics à assurer à la fois la sécurité énergétique et climatique des populations.

Les principes qui fondent le TCE (protection des investisseurs, non-prise en compte des enjeux climatiques, etc) ne tiennent aucun compte des immenses défis climatiques et énergétiques auxquels nous sommes confrontés.

Face aux critiques, l’Union européenne a consenti à accepter un processus de modernisation du TCE. Après plusieurs années de négociations, loin de régler les problèmes soulevés, ce traité modernisé prévoit de prolonger la protection des investissements dans les énergies fossiles sur une trop longue période, ainsi que d’étendre la protection des investisseurs à de nouveaux investissements dans l’énergie (captage et stockage du carbone, biomasse, hydrogène, combustibles synthétiques, etc.), et donc, les risques de litiges.

Alors que ces nouvelles dispositions pourraient être entérinées d’ici mi-novembre par le Conseil de l’UE, puis lors d’une conférence des États-membres du TCE le 22 novembre prochain, il est plus que nécessaire que le gouvernement français annonce voter contre ce nouveau TCE et, en suivant l’exemple d’autres pays européens tels que l’Espagne, se retire du TCE.

Veuillez recevoir l’expression de nos plus sincères salutations.

Le 19 octobre 2022

Organisations signataires : 350.org ; Action Non-Violente COP21 ; ActionAid France ; Aitec ; Amis de la Terre ; Alofa Tuvalu ; Alternatiba ; Attac France ; Bloom ; CADTM France ; CCFD-Terre Solidaire ; Comité Pauvreté et Politique ; Confédération paysanne ; Droit au logement ; Emmaüs International ; Énergie de Nantes ; Escape-jobs ; France Nature Environnement ; GAFE-FRANCE ; Générations futures ; GERES ; Greenpeace ; Institut Veblen ; LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Les Amis du monde diplomatique ; Makesense ; Notre affaire à tous ; Reclaim Finance ; Réseau Roosevelt IDF ; Sherpa ; Union syndicale Solidaires ; Pour un réveil écologique ; Unis pour le climat et la biodiversité ; Youth For Climate

1-Voir ces liens pour avoir plus de détails sur le cas des Pays-Bas, de l’Italie, de la Slovénie.
2-280 organisations appellent les États de l’UE à sortir du Traité sur la charte de l’énergie, décembre 2019.
3-Pétition « Sortez du TCE maintenant » signée par plus d’un million de personnes en Europe.
4-Voir ces liens sur les pressions de l’entreprise canadienne Vermilion sur la Loi Hulot et sur les poursuites engagées par un investisseur allemand conttre la France.

Communiqués de la LDH

Femmes, vie et liberté : soutenons la lutte du peuple d’Iran

Appel à rassemblement samedi 22 octobre à 13h30, Esplanade des droits de l’Homme, Place du Trocadéro

Depuis la mort de Jina Mahsa Amini en détention après son arrestation arbitraire par la police des mœurs iranienne, la colère gronde en Iran. La terrible et sanglante répression du régime théocratique iranien a déjà causé des centaines de blessés et plus d’une centaine de morts, dont des enfants ou de très jeunes femmes, qui viennent chaque jour s’ajouter au sort de la jeune Kurde.

Cette répression, notamment au Kurdistan, Sistan et Baloutchistan, n’entame pas la détermination de milliers de femmes et d’hommes qui, dans toutes les régions du pays, descendent chaque jour dans la rue au péril de leur vie.

Faisant preuve d’un incroyable courage, les femmes ont été les premières à défier le pouvoir en refusant le port obligatoire du voile. Ce mouvement a vite gagné une grande partie de la jeunesse et c’est aujourd’hui une large part du peuple iranien qui se bat pour sa liberté, sa dignité, pour la démocratie et pour l’égalité.

  • Pour dénoncer la répression qui s’abat sur celles et ceux qui manifestent pacifiquement.
  • Pour dénoncer les violences policières, les arrestations arbitraires, les tortures et l’impunité de ceux qui les commettent.
  • Pour soutenir les droits des femmes et la lutte du peuple d’Iran pour la liberté.

Plus que jamais, chaque témoignage de solidarité compte, soyons nombreuses et nombreux à nous rassembler :

Samedi 22 octobre à 13h30

Esplanade des droits de l’Homme

Place du Trocadéro

Premiers signataires : LDH, CNDF, Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie, Centre culturel Pouya, Amnesty International – France, CFDT, FIDH, Fidl, Mrap, SOS racisme, Unsa.

Autres signataires : ACAT-France, Animafac, Aide humanitaire et journalisme (AHJ), Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim), Collectif pour une Syrie libre et démocratique (CPSLD), Comité pour le respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux Rives (FTCR), Femmes Egalité, Femmes solidaires, France libertés – Fondation Danielle Mitterrand, Memorial 98, Mouvement de la paix, Mouvement des femmes kurdes de France (TJK-F), Initiative pour un autre monde (Ipam), Osez le Féminisme !, Coordination nationale Pas sans Nous, Réseau voix des femmes sans frontières (VFSF), Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR), Syndicat des avocats de France (Saf), Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF), Union des femmes socialistes kurdes (SKB).

Paris, le 20 octobre 2022

 

Communiqués de la LDH

57e anniversaire de l’enlèvement et de la disparition de Mehdi Ben Barka

29 octobre 1965 – 29 octobre 2022

Pour la vérité et la justice

L’Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire Vivante et le SNES – FSU, appellent à un rassemblement à sa mémoire 57 ans après…
– Pour que cessent les raisons d’Etats
– Pour le droit à la vérité
– Pour faire échec à l’organisation de l’oubli et de l’impunité

Le vendredi 29 octobre 2022, à 18h00,
boulevard Saint-Germain, face à la Brasserie Lipp, à Paris
Métro : Saint-Germain-des-Prés ou Mabillon

Avec le soutien de (premiers signataires) :
Association des Marocains en France (AMF) ; Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF) ; Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) ; Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH) ; Forum Marocain pour la Vérité et la Justice (FMVJ-France) ; Association marocaine pour les droits humains – Paris (AMDH-Paris) ; Association de parents et amis de disparus au Maroc (APADM) ; Fédération Euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED) ; Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS-Europe) ; La Voie Démocratique-Europe ; Fédération de la gauche unie – Fédération Europe (FGU) ; Le Comité France de soutien à Maâti Monjib ; Justice et Liberté au Maroc – Association de défense des journalistes persécutés au Maroc (JLM) ; LDH (Ligne des droits de l’Homme ) ; Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ; Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (AFASPA) ; Collectif Faty KOUMBA (Libertés, Droits l’Homme et non-violence) ; La Fondation Frantz Fanon ; Parti Communiste Français (PCF) ; La Gauche démocratique et sociale (GDS); Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS) ; Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives (FTCR) ; Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie (ACDA) ; Mouvement de la Paix ;

Télécharger l’appel à rassemblement du 29 octobre 2022 en pdf.

Communiqués de la LDH