Monsieur Emmanuel Macron,
Président de la République
Palais de l’Elysée,
55 rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
Monsieur le Président de la République,
En réponse aux cent-cinquante propositions de la Convention citoyenne sur le climat, vous avez annoncé le 29 juin 2020 dernier : « sur le Mercosur, j’ai stoppé net les négociations ». D’autres Etats membres de l’Union européenne ont également exprimé de vives réserves contre cet accord qui, comme vous le savez, génère des oppositions citoyennes et parlementaires toujours plus vives en Europe.
Pourtant, ce projet d’accord de libéralisation du commerce entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) est malheureusement toujours d’actualité.
Comme nombre de personnes et d’organisations de la société civile en Europe, nous sommes en effet très inquiets de voir plusieurs ministres européens exprimer un refus d’abandonner cet accord et de demander à la Commission européenne de tenter de le sauver par des modifications à la marge.
Parce que les conséquences d’un tel accord seraient aussi inacceptables que désastreuses, tant pour les populations du Mercosur que de l’Union européenne, sur la déforestation et la dégradation des sols, sur les populations autochtones, sur les droits des travailleurs et leurs emplois, sur les agriculteurs, sur la santé et notre alimentation, etc., parce qu’il ne met pas le respect des droits de l’Homme comme s’imposant au droit du commerce, il est maintenant urgent de le stopper net.
Nous souhaitons que vous portiez fortement cette nécessité dans les institutions européennes. Cela apparaît possible, par exemple en créant une minorité de blocage au Conseil européen qui garantisse que l’accord Mercosur soit définitivement abandonné.
Vu les enjeux, vous comprendrez que nous rendions publique cette lettre.
Dans l’attente des suites que vous donnerez à notre préoccupation, veuillez recevoir, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos respectueuses salutations.
Paris, le 6 novembre 2020
Malik Salemkour, président de la LDH