Le Réseau euroméditerranéen des droits de l’Homme appelle les pays euro-Méditerranéens, tous signataires de la Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes (CEDAW), à assurer la citoyenneté pleine et entière des femmes de cette région, sans aucune discrimination.
15 avril : A Tunis et au Caire, des femmes et des hommes de tous âges et de tous bords se sont levés pour exiger la liberté, la dignité, la justice et la démocratie. Cette révolte des peuples a fait chuter des régimes dictatoriaux, en place depuis des décennies et réputés inamovibles. Elle a prouvé au monde entier la possibilité du changement et suscité un immense espoir de progrès démocratique dans la région.
Les femmes, autant que les hommes, ont joué et jouent un rôle majeur dans ce processus. Sachant que la démocratie ne peut être qu’égalitaire, il est fondamental que les femmes bénéficient d’une citoyenneté pleine et entière, dans la loi et face à la loi . Les droits des femmes sont partie intégrante des droits humains, indivisibles et universels. Dans toutes les sociétés, l’égalité entre les femmes et les hommes ne peut se concevoir que par la sécularisation du droit et la prééminence absolue des droits humains universels sur toute considération culturelle ou religieuse.
Nous appelons les pays euro-Méditerranéens, tous signataires de la Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes (CEDAW), à assurer la citoyenneté pleine et entière des femmes de cette région, sans aucune discrimination. Elles doivent participer, autant que les hommes, aux constructions constitutionnelles, aux instances parlementaires et dirigeantes, et se voir garantir l’effectivité des leurs droits. C’est pourquoi nous appelons les Etats à adopter les mesures visant à garantir l’égalité, promouvoir la parité et protéger les femmes contre toutes les formes de violence contre l’intégrité physique des femmes. Nous dénonçons toutes les formes de répression des mouvements de contestation qui ont entraîné des arrestations, des violences, des viols et des morts par milliers.
Nous appelons l’Union européenne et les gouvernements européens dont certains ont soutenu et continuent à soutenir les régimes dictatoriaux et corrompus de la région, à mettre en œuvre des politiques respectueuses de la démocratie et des droits fondamentaux, tant dans les accords bilatéraux que multilatéraux, et à encourager les processus de démocratisation dans l’intérêt commun de toute la région.
Nous appelons toutes les forces démocratiques du Sud et du Nord à exprimer leur solidarité avec les révolutions en cours en Tunisie et en Egypte, ainsi qu’avec les mouvements des peuples portés par la jeunesse dans les autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Nous soutenons leur lutte pour la dignité, l’égalité, la liberté, la justice et la démocratie, pour rendre ces changements irréversibles et pour concrétiser les aspirations des peuples de la région.
Nous appelons surtout les jeunes, premier-e-s acteurs et actrices de ces révolutions, à construire ensemble de nouvelles sociétés, en imposant le respect intégral du droit et de l’égalité .
Kamel Jendoubi, Président
Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’homme