Communiqué commun
Samedi 25 mai 2019, alors que le cortège parisien de la manifestation européenne Stop Dublin s’apprêtait à partir de La Chapelle pour exiger l’abrogation du règlement Dublin III et en dénoncer les effets dévastateurs, des contrôles de police ont été mis en place entre le lieu de départ de la manifestation (métro La Chapelle) et la Porte de la Chapelle – où des centaines de personnes exilées vivent dans des campements insalubres.
Neuf personnes ont été emmenées au commissariat suite à un contrôle au métro Marx Dormoy, dont cinq se rendaient à la manifestation. Parmi ces cinq manifestants, trois Soudanais originaires du Darfour, un Sénégalais et un Malien. Parmi les autres personnes arrêtées, il y avait deux Maghrébins, un Indien et un Afghan. Tous ont été contrôlés au faciès, ce qui a créé une vive réaction parmi les passants.
L’un des Soudanais a été libéré, car il était déjà sous assignation à résidence en procédure Dublin. Mais ses deux compatriotes, également en procédure Dublin, sont toujours retenus au centre de rétention de Vincennes. Le premier risque un renvoi forcé vers l’Espagne. Le second risque un renvoi direct vers… le Soudan ! Bien qu’il soit en procédure de réadmission Dublin vers l’Italie, et malgré les menaces qui pèsent sur lui en cas de retour dans son pays d’origine. Comme trop souvent, c’est l’arbitraire qui domine.
Nous n’avons pour l’instant pas d’informations sur la situation des autres personnes arrêtées lors de ce contrôle.
Il est intolérable que l’exercice de la liberté de manifestation, avec les premiers concernés, soit remis en cause à des fins de répression des personnes dublinées et sans-papiers !
L’Etat maintient les personnes exilées dans l’invisibilité. A grand renfort de policiers qui les harcèlent quotidiennement, il contraint des hommes, femmes et enfants à survivre dans des conditions absolument inhumaines dans des zones à l’abri des regards. Il est intolérable que ceux qui ont voulu résister à cette invisibilisation, ceux qui ont osé demander le respect de leurs droits subissent aujourd’hui une telle répression !
Nous demandons la libération immédiate des personnes arrêtées et enfermées le 25 mai !
Stop à l’intimidation, liberté de manifester sans crainte pour tous !
Paris, le 28 mai 2019
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Premiers signataires : Acat, Ardhis, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie – Acort, Assemblée locale 57 des Etats généraux des migrations, Allamma internationale, Ah Bienvenus clandestins !, Cimade, Cimade Figeac, Collectif Ganges solidarités, Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es, Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es, Coalition internationale des sans-papiers et migrant-e-s (CISPM), Cercle Louis Guilloux, Centre Primo Levi, Comede, CFDA (Coordination française pour le droit d’asile), Droits Ici et Là-bas (DIEL), Elena, association Essor, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux Rives – FTCR, Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s, Fasti, Gisti, association Kolone, Ligue des droits de l’Homme, La Cabane juridique, Mrap – fédération de Paris, Paris d’exil, Petits déjeuners solidaires, Rassemblement humain, Tous migrants, TPC Maison solidaire, TadamunExil70, Terre des Hommes – Doubs, Ecole Thot, United migrants, Utopia 56, Association Wise.
Pour signer le communiqué :
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