Une représentation des Suppliantes d’Eschyle par la compagnie Demodocos devait avoir lieu lundi 25 mars 2019 à la Sorbonne dans le cadre du Festival les Dionysies.
Elle a été rendue impossible par une protestation d’organisations défendant les « Noirs » et une organisation étudiante, demandant l’annulation au nom de la lutte contre le racisme.
Si le blackface est une pratique condamnable, en ce qu’il a pour objet d’humilier les « Noirs », en l’espèce, les motivations de la compagnie ne relèvent ni de ce projet ni de cette pratique.
Personne ne peut s’ériger ainsi en censeur autoproclamé. Si certains considèrent que la pièce est raciste, le recours légal, ce sont les tribunaux, lesquels n’ont pas été saisis.
Il n’est pas admissible, dans une société démocratique, que le débat ne puisse avoir lieu autour d’une œuvre parce qu’on a empêché l’œuvre d’être représentée. Le public doit avoir librement accès à l’œuvre pour se faire sa propre opinion. Ce n’est pas à un groupe de pression, quelle que soit la légitimité de son combat, de s’interposer entre l’œuvre et le public.
Certains réclament paradoxalement un débat. Qu’il ait lieu, à la suite de la représentation que la direction de Sorbonne Université doit reprogrammer comme elle l’a indiqué à la presse. L’Observatoire de la liberté de création, dont c’est l’objet, propose de l’organiser.
A Paris, le 29 mars 2019
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