Communiqué LDH
La venue, en France, de Benyamin Netanyahou à l’occasion de la Saison France-Israël ne peut que soulever interrogations et réprobations.
Nul besoin de « boycotter » Israël pour constater que les autorités françaises accueillent un homme responsable de crimes de guerre et qui n’a pour seul objectif que d’empêcher le peuple palestinien d’être libre, dans son propre Etat, et dans des frontières aussi sûres et reconnues que celles d’Israël.
La réalité d’aujourd’hui, c’est une politique israélienne empreinte de toute puissance, forte du soutien sans faille des Etats-Unis, et qui foule au pied les aspirations légitimes de tout un peuple.
Et les déclarations pusillanimes des autorités françaises face à cette situation ne peuvent se substituer à une volonté politique ferme d’œuvrer en faveur d’une paix juste et durable, laquelle ne peut exister sans que le peuple palestinien exerce la totalité de ses droits sur son territoire tel qu’issu des frontières de 1967.
Il est tout aussi regrettable que, pour la deuxième fois, le président de la République entérine la thèse selon laquelle l’Etat d’Israël serait l’Etat des juifs du monde entier, ou qui aurait vocation à les représenter.
Outre que tous les juifs ne se reconnaissent pas dans Israël, et encore moins dans ses agissements actuels, c’est ainsi enfermer les Français juifs dans une représentation ou pèse sur eux une double allégeance qui, de fait, conduit à les considérer comme des Français pas tout à fait comme les autres.
En tenant ces propos, dont on se demande si les conséquences ont été analysées, le président de la République contribue à alimenter les tensions et replis identitaires.
La LDH regrette, dans ces conditions, l’accueil que va réserver la République au Premier ministre d’Israël, et rappelle son exigence de voir la France reconnaître sans délai la Palestine.
Paris, le 4 juin 2018
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