Rouhani en France : pas de business en Iran au détriment des droits humains

FIDH
et ses organisations membres en France et en Iran
Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran (LDDHI)
Defenders of Human Rights Center (DHRC)
Ligue des droits de l’Homme en France

Les droits humains doivent être placés au centre des discussions entre Hollande et Rouhani lors de leur rencontre à Paris cette semaine. Dans une lettre adressée aujourd’hui au Président français, nos organisations pressent François Hollande de ne pas sacrifier les droits humains au profit du rapprochement économique entre les deux pays. Les violations des droits humains ont considérablement augmenté depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel président iranien et elles ne sauraient être occultées au nom de futurs échanges commerciaux. Cette rencontre constitue une excellente opportunité pour inciter l’Iran à respecter les droits humains.

« Longtemps les gouvernements démocratiques se sont cachés derrière les négociations sur le nucléaire pour ne pas évoquer avec l’Iran la question des droits humains. Puis ce fut au tour de la Syrie. Aujourd’hui, c’est le commerce. »ont déclaré nos organisations.

Nos organisations souhaitent également rappeler aux entreprises françaises et étrangères qui développeront, a priori très prochainement, leurs activités en Iran, qu’elles ont la responsabilité d’exercer une vigilance accrue afin de respecter les droits humains et d’éviter toute complicité dans la commission de violations, tant dans le cadre de leurs activités que de leurs relations d’affaires en Iran.

Dans la lettre adressée à François Hollande ,nos organisations dressent les violations affligeantes de plusieurs droits : liberté d’expression, liberté d’association, liberté d’information, liberté de conscience et de religion, droits des femmes, droit à la vie, et le droit à des élections libres et justes.

Nos organisations rappellent qu’aujourd’hui en Iran :

  • près de 1000 personnes ont été exécutées au cours de l’année 2015, un record depuis 1989
  • la justice continue de condamner des personnes à des traitements inhumains : amputations, entailles dans les yeux, tests de virginité, flagellations, etc.
  • près de 1000 personnes ont été condamnées à de longues peines de prison pour des motifs purement politiques ou pour leurs activités de défense des droits humains
  • au moins 38 journalistes et bloggeurs sont emprisonnés à la mi-janvier 2016.
  • les droits des femmes continuent d’être bafoués
  • les minorités religieuses et ethniques sont persécutées et de nombreux croyants (Baha’i, Chrétiens, Dervish, Sunnites, etc) ont été emprisonnés en raison de leur foi

Trois défenseurs des droits humains affiliés aux organisations membres de la FIDH en Iran sont actuellement emprisonnés : Nargess Mohammadi, Abdolfattah Soltani et Mohammad Seifzadeh. Nos organisations appellent Monsieur Hollande à intervenir auprès de son homologue iranien pour obtenir leur libération ainsi que celle de tous les défenseurs des droits humains emprisonnés dans le pays.

Cette rencontre doit également être l’occasion pour le Président français de demander des garanties en vue des élections législatives de février 2016, sur l’organisation d’un scrutin libre et transparent, conforme au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Iran.

Pour en savoir plus sur les défenseurs des droits humains arrêtés en Iran, rendez-vous sur le site http://fr.freedom-defenders.org/

Paris, le 25 janvier 2016.

Communiqués de la LDH

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