Sortie le 8 octobre
Au cœur de la dernière contrée sauvage dans le nord-ouest de l’Australie (région du Kimberley), une communauté aborigène, les Goolarabooloo, doit faire face au projet d’implantation par la compagnie Woodside de la plus grande usine à gaz au monde soutenu par le gouvernement.
Aborigènes et habitants « blancs » solidaires de la petite ville de Broome décident alors de s’unir pour défendre ce qui n’a pas de prix : une terre, une vision du monde, et, plus que tout, un héritage culturel. L’héritage pour lequel les Aborigènes se battent c’est « le patrimoine », ce qui est transmis de générations en générations, c’est le territoire et aussi la responsabilité d’en prendre soin pour assurer le legs à la descendance.
Malgré les offres de millions de dollars, les aborigènes ne cèdent pas à la destruction de leur culture : la nature, leurs cimetières, des espèces protégées et des richesses archéologiques (le plus grand site au monde de traces de dinosaures). Ils se sont battus pour un rêve et c’est ce qui leur a donné leur force et leur détermination collective, mettant en œuvre une des leçons de Paddy Roe : « Si l’on veut rendre un rêve possible, il faut le rêver tous ensemble. » Il leur a fallu une volonté de résistance pour lutter contre le non-respect de la nature et surtout de la loi de protection des biens aborigènes, la corruption de membres du gouvernement. Cette résistance est portée par de nombreux personnages attachants :
Teresa Roe, fille du célèbre Paddy Roe, qui avait su créer un lien d’amitié entre Blancs et Aborigènes en organisant des séjours de découverte et de partage avec le peuple goolarabooloo. Elle-même a élevé, hébergé et initié la moitié de la ville de Broome.
Son fils, Joseph Roe, est le leader spirituel et le gardien de la Loi au sens culturel et social.
Fort de ce bagage culturel et spirituel, il s’est battu seul contre différents projets de destruction de son patrimoine pendant de nombreuses années et a su refuser plusieurs propositions de millions de dollars (début 2014, il a succombé à l’âge de 49 ans en laissant derrière lui une communauté désormais sans guide).
Louise Middleton a su réveiller la conscience citoyenne des habitants de Broome. Grâce à des années d’études de documents gouvernementaux, un suivi minutieux des entreprises engagées dans le projet, publiés sur son blog, elle a permis à tous de réaliser la nature monstrueuse, injuste et illégale de ce qui était en train de se passer.
La jeune réalisatrice française, Eugénie Dumont, dont c’est le premier long métrage, a mis cinq ans pour réaliser ce film poétique et jubilatoire qui, entre lyrisme et violence, fait du bien, que ce soit par les caractères des protagonistes, la beauté des paysages, et aussi par l’issue du combat.
A conseiller à tous ceux qui mènent des combats difficiles…
Heritage Fight
Réalisation : Eugénie Dumont
Durée : 90 mn
Production : Keystone Films
Selections :
– Festival International du Film Documentaire Océanien (Tahiti, 2014)
– International Film Festival (Melbourne, 2013)
– Festival de films de l’Environnement (Montréal, 2013)
– Festival International du Film d’Environnement (Paris, 2013)
– FICMA (Barcelone, 2013)
– Rencontres internationales du cinéma des Antipodes (Saint-Tropez, 2012)