Madame la députée, Monsieur le député, vous allez devoir émettre un avis sur la composition de la Commission européenne.
L’AEDH – Association européenne pour la défense des droits de l’homme – vous demande de ne pas ratifier la nomination de M. Navracsics.
Cette nomination surprenante par le président Junker à la fonction de commissaire européen chargé de l’éducation, de la culture et de la citoyenneté est considérée par l’AEDH, non seulement comme un mauvais signe sur la politique qui pourrait être suivie par la nouvelle commission en matière d’égalité des droits et de citoyenneté active, mais aussi comme la reconnaissance d’une certaine validation de la politique autoritaire et nationaliste suivie par le gouvernement hongrois.
Tout récemment, une décision prise au plus haut niveau de la hiérarchie politique a permis à la police une intervention brutale contre des associations hongroises au prétexte fallacieux de subsides extérieurs qui auraient transformés ces militants en « agents de l’étranger ». Cet acte fait suite à une longue liste de méfaits, de manquements à la démocratie, d’atteintes à l’égalité des droits en raison essentiellement de l’origine réelle ou supposée de citoyens hongrois, en particulier roms.
Cette politique suivie par le FIDESZ, le parti au pouvoir qui se réfère explicitement à la « Grande Hongrie », et ses liaisons avec le JOBIK, qui cache mal sa nostalgie des « Croix fléchées » est contraire aux principes qui devraient être au cœur de toute construction européenne. M. Navracsics s’est montré actif dans l’application de cette politique et il n’apparaît pas comme qualifié pour faire vivre une égalité des droits qu’il a contribué à nier dans son propre pays.
Madame la députée, Monsieur le député,
il vous revient de stopper cette nomination et faire un appel salutaire à la démocratie pour dire non à l’autoritarisme, à l’égalité des droits pour refuser les discriminations, à la citoyenneté active pour enrayer le nationalisme.
Il vous revient de refuser une nomination contraire aux objectifs de l’éducation pour tous, de la culture diverse, de la citoyenneté ouverte. Le contraire serait une honte pour la Hongrie, un danger pour ses associations et un dévoiement de la démocratie.
L’Association Européenne pour la Défense des Droits de l’Homme (AEDH) regroupe des ligues et associations de défense des droits de l’Homme des pays de l’Union Européenne. Pour en savoir plus, consultez le site www.aedh.eu.