L’examen périodique universel est un mécanisme des Nations unies qui permet à tous les pays d’évaluer la situation des droits de l’Homme dans chaque pays membre des Nations unies et de formuler des recommandations en vue de son amélioration. C’est évidemment le cas de la France, l’examen de 2008 s’était concentré notamment sur la question des discriminations raciales, ainsi que sur la protection des droits des minorités et des migrants.
La France avait à l’époque fait l’objet de sévères critiques s’agissant de son non respect des mesures de non éloignement demandées par un organe des Nations unies (le Comité contre le Torture) s’agissant de personnes susceptibles d’êtres victimes de torture dans leur pays d’origine.
Le dernier examen a eu lieu le 21 janvier 2013. A cette occasion, la Ligue des doits de l’Homme a appelé les membres des Nations unies à utiliser l’EPU pour recommander à la France de protéger de façon effective les droits de l’Homme de tous, y compris ceux des migrants et des minorités. La LDH et la FIDH ont insisté pour que les gouvernements participants rappellent à la France ses promesses non tenues de 2008 et à formuler de nouvelles recommandations au vu du manque de volonté politique du Gouvernement dans ce domaine.
Car en dépit des promesses maintes fois renouvelées aux différents organes des Nations unies, la France ne s’est toujours pas dotée d’un plan de lutte contre le racisme efficace et cohérent. Et le récent recul gouvernemental sur la question des contrôles d’identité au faciès, bien que cette situation ait été dénoncée à plusieurs reprises, non seulement par certains États membres des Nations unies, mais par le Comité des Nations unies sur les discriminations raciales, n’incite pas a se reposer sur de quelconques lauriers en matière de défense des droits. Notre pays aurait tout intérêt à cesser de prendre à la légère les critiques qui lui sont adressées par l’ONU.
C’est évidemment une question de crédibilité internationale qui est en jeu. Mais c’est aussi l’occasion de renforcer, dans le débat politique français qui en le plus grand besoin, une posture de lutte contre le racisme et la xénophobie. Un enjeu de cohérence illustré hélas, par les pas de quatre gouvernementaux sur le droit de vote et d’éligibilité des étrangers.