Les fondements de la Sécurité sociale sont de plus en plus remis en cause au profit d’une logique de gestion comptable. La situation du système de santé en général se dégrade, et les hôpitaux en particulier sont les premiers concernés. L’égalité d’accès aux soins n’est plus assuré pour tous.
Notre système de santé est l’objet d’attaques incessantes qui visent à réserver une part de plus en plus importante de son fonctionnement au secteur privé. Les déserts médicaux, la fermeture des établissements de proximité, les franchises médicales sont autant de méthodes qui accroissent les inégalités sans oublier le malaise des professionnels, confrontés à des enjeux dont la résolution est toujours plus complexe, tels le handicap et la dépendance. Le renoncement aux soins est en corrélation avec la carence de professionnels sur certains territoires et pour certaines spécialités, et accentue ainsi les inégalités sociales.
Une mention spécifique doit être faite aux soins pour les étrangers sans titre de séjour. Les modifications de l’Aide médicale d’Etat (AME), comme les dispositions prises sur le séjour pour soins, sont en résonance avec les discours xénophobes de la loi sur l’immigration, alors même qu’elles n’ont aucun effet positif sur les finances publiques.
Enfin, dans le domaine de la psychiatrie, la loi portant sur les soins sans consentement déporte le système vers toujours plus de mesures sécuritaires, au détriment de la prise en charge des patients atteints de troubles mentaux, et la politique de secteur se vide de sens.
Dix propositions pour un système de santé mêlant proximité, prévention et efficacité :
La sauvegarde du service public hospitalier, garant de l’égalité des droits et de l’absence d’une sélection des patients et la révision de la loi HPST ;
Le maintien et le développement d’établissements de proximité, ouverts sur la ville, premiers interlocuteurs des usagers et répondant aux spécificités territoriales ;
Le recrutement des professionnels de santé pour une complémentarité de leurs interventions et actes, vers plus de structures collaboratives ouvertes et une politique offensive de formation indispensable à la diversité de l’offre de soins ;
Le développement d’une prise en compte spécifique de la dépendance, du grand âge ou du handicap, dont la compensation doit bénéficier de la solidarité nationale ;
L’abrogation de la loi du 5 juillet 2011 sur la santé mentale et de ses dispositions sécuritaires au détriment de soins thérapeutiques adaptés, et le contrôle du juge sur les internements d’office ;
Le rétablissement de l’AME au premier jour et l’annulation d’une franchise qui frappent les personnes les plus fragiles ;
L’annulation des franchises médicales et le retour à un mode de tarification garantissant une protection sociale qui favorise l’égalité d’accès de tous aux soins de santé ;
Le retour vers les dispositions antérieures à la loi de juin 2011 sur l’immigration, à propos de la délivrance d’une carte de séjour pour soins, en faveur des étrangers malades ;
La prise en compte d’un droit effectif des patients ou des résidents et notamment le droit à l’information, dans les établissements sanitaires ou sociaux.