La LDH soutient le film « Papicha », de Mounia Meddour

Sortie le 9 octobre 2019

Alger, années 90. Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire, rêve de devenir styliste. A la nuit tombée, elle se faufile à travers les mailles du grillage de la cité avec ses meilleures amies pour rejoindre la boîte de nuit où elle vend ses créations aux « papichas », jolies filles algéroises. Un soir, Nedjma et une de ses amies rentrent en voiture avec deux jeunes gens qui deviennent leurs amoureux. 

L’Algérie est alors dans une situation politique et sociale qui ne cesse de se dégrader, les mouvements intégristes islamistes cherchant à imposer leurs lois par la terreur dans l’ensemble de la société civile : des femmes voilées viennent interrompre les cours de français à l’université, les murs se couvrent d’affiches enjoignant aux femmes de porter le niqab… et un mur est construit pour boucher les trous du grillage… Une atmosphère de délation s’installe, Nedjma et ses amies doivent soudoyer le gardien pour pouvoir rentrer tard le soir.      

La sœur de Nedjma, jeune journaliste qui s’apprêtait à partir en reportage, est alors assassinée. Refusant cette fatalité, et malgré les avertissements Nedjma décide de se battre pour sa liberté. Convaincue que c’est sur place qu’il faut se battre, elle organise avec sa bande de copines, un défilé de mode dans la cité, bravant ainsi tous les interdits. Sans argent ni tissus, elle a alors une idée magnifique, elle va créer ses modèles en drapant sur ses amies des haîks blancs traditionnels que toutes les femmes algériennes possèdent à la maison.  Symboles de la résistance des femmes algériennes contre la politique coloniale française, les haïks sont aussi la parfaite antithèse du niqab noir destiné à cacher le corps des femmes.

Le défilé commence dans la joie, mais surgissent des hommes lourdement armés…

Nedjma est le personnage central du film ; par elle, soutenue en cela par ses amies, la mode devient un moyen de résistance contre les intégristes qui voudraient nier le corps des femmes et les empêcher de vivre libres. La petite bande de filles et de garçons forment un microcosme dans la cité, par lequel la réalisatrice, qui a vécu de semblables événements en Algérie au début de la « décennie noire », nous éclaire sur l’état d’esprit d’une partie de la société algérienne de cette période, à laquelle la situation actuelle peut faire écho.

Thématiques : droits des femmes, intégrisme, démocratie, libertés.

Communiqués de la LDH

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